Edith Azam publie Bestiole-moi Pupille aux éditions La Tête à l’envers.
Après un temps aussi
le Fou cesse son chant
le Fou approche lentement.
Dans sa tête Pupille
c’est tout ça qu’elle entend :
les pieds sur le plancher
les craquellements :
d’ossature.
Et reconnait Bestiole
qui reprend sa grignote.
Le Fou s’arrête tout près d’elle
et leur violence contenue
a quelque chose d’indécent.
Puis Bestiole repart dans un trou
et les mâchoires ouvertes
patiente en salivant
Le Fou reprend son chant-crécelle
et tourne et tourne
et très longtemps
tout autour de Pupille.
Pupille se maintient
se parle dans sa tête
ne cède pas se parle
continue des paroles
qui n’existent même pas
se parle se fait voix...
Ne cède pas Pupille
s’invente se traverse
s’écriture dans souffle
va rejoindre Bestiole
au creux des cavités :
et fouille tout son air.
Edith Azam, Bestiole-moi Pupille, éditions La Tête à l’envers, 2020, 61 p., 16€. pp. 24-25. Peinture de couverture, Eléa Damette.