Le concept a évolué depuis ses origines, quand il s'agissait essentiellement de patienter en attendant de recevoir le bout de plastique universel. Ainsi, la nouvelle solution, sobrement baptisée Instant Card, propose aux responsables financiers une procédure entièrement en ligne leur permettant de distribuer une carte virtuelle aux salariés et sous-traitants qui en ont besoin. Installée dans le porte-monnaie mobile Apple Pay, elle est utilisable immédiatement à la fois pour les achats à distance et de proximité.
Concrètement, l'entreprise dispose d'une option dans son espace web à partir de laquelle il suffit de fournir quelques informations élémentaires sur le bénéficiaire (identité et adresse de courriel, pour l'essentiel) et de fixer les caractéristiques de la carte à créer (plafond et date d'expiration). Le destinataire reçoit alors un message électronique qui l'invite à enregistrer le moyen de paiement sur son téléphone en un clic. Bien sûr, le portail de la banque permet de suivre en temps réel toutes les opérations réalisées.
Alors qu'U.S. Bank intègre par ailleurs les plates-formes de Google et Samsung, notamment dans ses offres à destination du grand public, il paraît surprenant que son Instant Card soit destinée exclusivement aux appareils Apple, même si, aux États-Unis, ces derniers équipent vraisemblablement la majorité des flottes d'entreprises. Y aurait-il des obstacles techniques qui donneraient (encore !) l'avantage au géant à la pomme ?
Selon la banque, l'initiative est née d'une demande pressante de ses clients au moment où, en raison de la crise sanitaire, beaucoup se trouvaient contraints par des injonctions gouvernementales de restriction des déplacements et où tous mettaient en place des mesures en faveur du télétravail. En effet, les personnes ainsi éloignées des locaux – et des services administratifs – de l'entreprise ont, à cette occasion, commencé à rencontrer des difficultés inédites dans la gestion de leurs dépenses professionnelles.
Rapidement, la distanciation a mis à mal bon nombre de pratiques habituelles dans les organisations, surtout les plus grandes, avec leurs processus encore largement basés sur des formulaires imprimés et des interactions en face à face, que ce soit pour le remboursement des achats effectués avec une carte de crédit personnelle ou pour la mise en place d'un règlement par virement (ou par chèque !) et ses traditionnels circuits sans fin de validations et de signatures. Dans certains cas, l'enjeu devient vital.
Ces dernières semaines, dans un contexte de peur des contaminations, il a beaucoup été question de la progression des paiements par carte (de préférence sans contact) au détriment des espèces. Il faudrait également évoquer la phase suivante de la dématérialisation : les événements procurent une opportunité d'avancer vers la disparition complète du support physique, relique d'une époque bientôt oubliée.