Partager la publication "[Critique] BALLE PERDUE"
Note:
Origine : France
Réalisateur : Guillaume Pierret
Distribution : Alban Lenoir, Nicolas Duvauchelle, Ramzy Bedia, Stéfi Celma, Rod Paradot, Sébastien Lalanne…
Genre : Thriller/Action
Date de sortie : 19 juin 2020 (Netflix)
Le Pitch :
Lino, un voleur sans envergure mais redoutable quand il s’agit de mécanique, accepte de collaborer avec la police afin de travailler sur les véhicules d’intervention. En poste depuis 9 mois, ayant totalement fait ses preuves, Lino est impliqué malgré lui dans une situation inextricable et accusé à tort de meurtre. Son seul espoir : retrouver le véhicule dans lequel se trouve la balle du crime pour prouver son innocence…
La Critique de Balle perdue :
Premier film de Guillaume Pierret, un réalisateur remarqué jusqu’alors grâce à ses courts-métrages, Balle perdue prend la forme d’un promesse : enfin proposer un véritable film d’action français, indépendant, capable à la fois de captiver et d’impressionner. Parce que force est d’avouer que l’action à la française, depuis les coups d’éclat de Belmondo, ce n’est plus vraiment ça. Si on fait exception de quelques tentatives réussies (merci Fred Cavayé), on ne peut pas vraiment dire que notre cinéma ait réussi à véritablement s’imposer dans ce genre. Alors, qu’en est-il de Balle perdue ? Mission accomplie ou nouveau coup d’épée dans l’eau ?
Les mains dans le cambouis
Premier constat : le scénario de Balle perdue ne réinvente pas la roue. Bonne nouvelle : il ne prétend pas le faire non plus. Avec son histoire centrée autour d’un type balèze quand il s’agit de transformer n’importe quelle rougne en voiture-bélier et ses méchants répondant à tous les clichés du genre, le film de Guillaume Pierret emprunte une autoroute que d’autres avant lui ont largement déblayée. Parfois avec plus de flamboyance et d’audace dans la narration et parfois en finissant sur le bord de la route. Lui va du point A au point B, le pied sur accélérateur, en poussant les rapports au max, parvenant à ne jamais encourager l’ennui. Bon point donc ! Car contrairement à d’autres tentatives de films de genre du cinéma bleu-blanc-rouge, comme par exemple le trip zombie La Horde ou Frontière(s), Balle perdue ne pète jamais plus haut que son (cul) pot d’échappement et évite de se prendre de plein fouet quelques-uns des clichés les plus embarassants vus mille fois dans nos productions maison. C’est simple, direct et sincère. La sincérité étant probablement l’une de ses deux plus grandes qualités.
Rapide et furieux
L’autre grande qualité de Balle perdue est assurément sa capacité à répondre par l’affirmative aux attentes des amateurs d’action. Guillaume Pierret faisant excellente figure derrière la caméra, épaulé par des acteurs physiques, Alban Lenoir en tête de ligne. Balle perdue bénéficiant ainsi d’une mise en scène lisible, offrant aux aficionados de carambolages homériques quelques morceaux de bravoure pas piqués des vers. Du coup, ce qui aurait pu être un épisode à rallonge d’Opération Cobra, se transforme mine de rien en polar couillu, un peu de bas du front mais assurément généreux dans sa propension à nous en donner pour notre argent. On pense bien sûr en premier lieu à la poursuite finale, avec la voiture-char d’assaut figurant sur l’affiche, mais aussi à la baston dans le commissariat. Une séquence qui prouve par A+B que Balle perdue n’étend pas uniquement prouver sa valeur sur l’asphalte. Une baston brutale, la plupart du temps réaliste, portée par un Alban Lenoir investi (il a lui-même fait ses cascades et ça se voit). Ainsi, il est plutôt simple de pardonner au premier essai de Guillaume Pierret ses défauts. Ses personnages à peine effleurés par exemple, pour lesquels il est compliqué de ressentir de l’empathie, son Nicolas Duvauchelle moins pire que d’habitude mais néanmoins assez prévisible, ou encore son petit ventre mou à mi-parcours.
En Bref…
Mis en ligne sur Netflix quelques semaines après le décevant et mou du genou La Terre et le sang de Julien Leclercq, Balle perdue parvient à redorer quelque peu le blason de l’action à la française. Sans autre prétention évidente que d’envoyer du lourd, avec conviction, honnêteté et une certaine générosité. Le tout en assumant son caractère parfois un peu beauf et en mettant en avant un savoir-faire technique indéniable.
@ Gilles Rolland