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Jette aux orties tout ce qui ne te rend pas heureux

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Je blogue depuis des années... Pour tout dire j'ai commencé en 2004 soit il y a 16 ans, peu de temps après la naissance de mon premier enfant. J'aime ça, j'ai toujours aimé cette activité.

Pourtant, suite au décès de mon petit dernier en 2019, je pensais que parler livres, séries, etc., serait de l'histoire ancienne.

Pourtant, le chemin du deuil n'est pas simplement obscur et jalonné de souffrance. Il y a également des éclaircies ... Pas tout le temps, mais il y en a bel et bien.

Depuis des années, je chronique essentiellement des services presses, mettant de côté ce que moi, j'aimerais lire. Alors, " travailler " comme ça me plaisait et me convenait parfaitement... Même ce côté stressant... Ça m'allait et puis il y avait mon petit garçon qui était encore vivant à cette époque.

Je l'entends encore me dire :

Une fois ses yeux à jamais fermés et sa vie éteinte, il m'était devenu inconcevable de continuer comme si de rien n'était arrivé. Impossible.

Durant ces mois de douleurs, je me suis recentrée sur moi-même et sur cette absence que je dois toujours apprendre à apprivoiser au quotidien. Pas facile.

Comme je vous le disais dans mon billet précédent, la lecture m'a grandement aidé à m'évader durant quelques heures. Elle m'a aidé à penser à autre chose et dans un cas comme le mien, je pourrais " presque " dire que c'était/ c'est vital ! Car mon deuil est loin d'être terminé. Je n'en suis même encore qu'au début.

Huit mois, c'est rien, et il y a encore beaucoup de dates cruelles qu'il va falloir passer... des émotions noires à combattre.

Malgré cela, mon envie de parler d'autres sujets que celui de la mort, de la survie ou de la résilience, est devenue de plus en plus forte.

Je lis toujours, des livres, des mangas, je regarde des séries... et parfois j'ai cette envie féroce d'écrire dessus. Après tout, j'ai un blog pour cela alors c'est vrai, qu'est-ce qui me retient de le faire ?

Rien, si ce n'est moi et la culpabilité de ne pas rester silencieuse, de ne pas observer cette attitude qui incombe à une mère qui a perdu son tout petit.

Ce matin, j'ai donc posté ici même un avis personnel sur un manga que j'ai lu récemment et qui m'a plu. J'ai mis des heures à l'écrire et du temps à me décider si je n'allais pas effacer cette " chronique "... Puis, mon doigt a tremblé au moment de poster mon billet.

Pourquoi ?

J'ai pourtant adoré cet exercice que je n'ai plus fait depuis des années... Oui, des années. Écrire sans pression, écrire avant tout pour moi et me faire plaisir... Pas d'aspect professionnel dans cet avis, juste mon ressenti de lectrice qui a envie de parler d'une histoire qui lui a plu.

Et c'est là que le bât blesse.

Nathanaël est mort, il ne reviendra pas, ça me déchire le cœur, mais jamais je ne pourrais modifier cette fatalité... Alors, et ma vie dans tout ça ? Mes passions ?

Doivent-elles ne plus exister ? Suis-je condamnée à l'austérité parce que c'est ce qu'on attend de moi ?

Non, bien sûr, et croyez-moi, en écrivant ces lignes, si je comprends d'où vient cette culpabilité, elle ne disparaît (hélas !) pas pour autant ! Mais je ne peux pas non plus nier que j'ai aimé ça, écrire.

Sans doute pensez-vous que j'en fais trop, que je devrais me " relaxer "... si c'était aussi simple... si seulement ça l'était, mais ça ne l'est pas et je pense qu'il me faudra encore du courage et de la force pour me défaire de ces sentiments négatifs... Comme le dit une autre maman endeuillée, c'est ce qu'on appelle " l'ambivalence " : vouloir vivre et culpabiliser de le faire.

Et comme le dit si bien, ce texte de mon image de présentation et qui m'a tapé dans l'oeil :

" Fuck Anything that doesn't make you happy "


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