Tu quoque, Jack ?

Publié le 21 juillet 2008 par Collectif Ldp


Et voilà, Naboléon le Maléfique a réussi, d'extrême justesse, sa réforme constitutionnelle : le Congrès (formation conjointe de l'Assemblée Nationale et du Sénat chargée de voter les réformes constitutionnelles lorsque celles-ci ne sont pas adoptées par référendum), réuni traditionnellement à Versailles, a voté le projet de loi constitutionnelle par 539 voix, soit une voix de majorité. Il fallait en effet 538 voix pour atteindre la majorité qualifiée des 3/5ème pour adopter une révision constitutionnelle.

Evidemment, le PS ne cache pas sa fureur alors qu'il se la jouait profil bas en début d'après-midi. Le directeur de cabinet du Premier ministre, J.P. Faugère, avait présidé une réunion à Matignon lors de laquelle le pointage donnait dix voix d'avance. Cette avance a donc fondu dans les heures qui ont suivi -ou, plus simplement, certains députés et sénateurs de la majorité jouent encore mieux au Poker menteur que Sarko- à tel point que la réforme a failli être rejetée, ce qui aurait enfin constitué une victoire significative pour l'opposition.

On pense ce que l'on veut de la réforme adoptée, pour certains elle constitue une avancée globale bonne à prendre, pour d'autres elle n'est qu'un trompe l'oeil parlementaire qui aboutit in fine à une présidentialisation rampante du régime.

Mais Jack Lang a passé les derniers mois à faire sa sucrée en espérant très fort que cela lui vaudrait un maroquin "d'ouverture". Contre l'avis du parti, il entre dans la commission Balladur. Contre l'avis du parti, il dit tout le bien qu'il pense de la démarche au motif qu'il est prof de droit public (Ludie rappelle que d'autres profs de droit public bien plus éminents scientifiquement que Jack avaient pour certains un avis différent, par exemple Dominique Rousseau). Contre l'avis du parti, il annonce qu'il est hors de question de voter "non".

Nul ne sait pour l'instant ce qu'a voté Jack Lang. Mais s'il a voté OUI... alors c'est grâce à lui que Sarko a réussi son coup, ce qui est impardonnable pour un des principaux responsables du Parti socialiste. Et que l'on ne vienne pas me prendre le chou avec l'union sacrée autour de la Sainte-Question-Des-Institutions-Que-L'on-Ne Doit-Pas-Politiser. Le nain il fait quoi à votre avis ?

Alors, Jack, dis-nous tout. Tu quoque ?