Comme le titre de cet ouvrage laisse présager, le premier personnage n’est autre que Baruch Spinoza, philosophe juif excommunié à vie par la communauté juive d’Amsterdam pour ses idées trop novatrices. Ce sont celles-ci qui vont d’ailleurs poser problème au second personnage clé de ce roman : Alfred Rosenberg. Dès son plus jeune âge, ce criminel nazi condamné à mort lors du procès de Nüremberg a en effet du mal à comprendre comment le grand Goethe a pu à tel point vénérer ce philosophe juif.
Ce questionnement qui permet d’intégrer deux visions diamétralement opposées au sein d’un même récit fait toute la force de ce roman. Il y a d’une part cet idéologue nazi prônant la supériorité de la race aryenne, la haine et l’antisémitisme, puis de l’autre un humaniste prêchant l’amour.
Au cœur de ce récit philosophique d’une intelligence rare, l’Amsterdam du 17ème siècle et l’Allemagne des débuts d’Hitler se font brillamment écho. Le fond historique mélangé à l’imagination de l’auteur concernant le parcours de ces deux personnages historiques fonctionne à merveille.
Deux portraits forts et une vulgarisation philosophique qui rend accessible une pensée aussi profonde que sage… une pensée qui est finalement loin d’être un problème, tellement elle semble pouvoir offrir beaucoup de solutions aux conflits actuels…
Brillant !
Le Problème Spinoza, Irvin Yalom, Editions Galaade, 656 p., 24,40€
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