A l'occasion de l'ouverture de la campagne officielle pour le second
tour des élections municipales (15 juin), le site d'actualités
Directs.fr a commandé à l'Ifop une vaste enquête (3.018 Français
dont 1.167 dans les communes concernées par le 2ème tour) qui
annonce un niveau record d'abstention le 28 juin prochain.
- D'après cette estimation, la mobilisation des 16 millions d'électeurs appelés à voter le 28 juin devrait donc être plus faible qu'au premier tour, alors même qu'elle y avait déjà été exceptionnellement faible (44,5% dans l'ensemble des communes de métropole, 41,8% les 5000 communes encore en jeu).
- Comme au premier tour, la participation au scrutin apparaît " plombée " par le contexte pandémique : 18% de l'ensemble des électeurs appelés aux urnes le 28 juin n'iront pas voter uniquement à cause du Covid-19, soit une proportion légèrement en-deçà de celle observée au premier tour (20%).
- Mais si la crainte d'être infecté par le virus en allant voter reste le premier motif d'abstention (35%) - devant le manque d'offre politique correspondant à ses idées (32%) -, elle apparaît moins déterminante pour les abstentionnistes du deuxième tour (35%) que ceux du premier tour (55%).
- De même, si les enjeux liés à la santé (61%) constitueront un des principaux déterminants du vote, ce second tour se jouera aussi en fonction d'enjeux d'ordre financier / économique - comme les finances (69%) ou la fiscalité (63%)) - ou encore de thèmes relatifs au cadre de vie comme la sécurité (66%), la propreté (65%) ou l'urbanisme (56%).
Directs.fr - Quel va être l'impact de la crainte liée au coronavirus dans
l'abstention des électeurs encore appelés à voter le 28 Juin ?
C'était déjà la question qui se posait les derniers jours ayant précédé le
premier tour... Pour mesurer cet impact, l'Ifop a posé deux questions : une
permettant de comparer la crainte liée au Coronavirus par rapport à d'autres
motifs d'abstention (ex : désintérêt pour la politique ...) . Et une autre, plus
précise, permettant de mesurer plus spécifiquement l'impact de l'épidémie
sur la décision des abstentionnistes de ne pas aller voter.
Dans les deux cas, l'enquête montre que si le risque d'attraper le Coronavirus
en allant voter reste conséquent, il semble moins déterminant qu'au 1er tour.
En effet, si la crainte d'attraper le Covid-19 reste le principal motif
d'abstention (35%), devant le sentiment qu'aucune liste ne représente
ses idées (32%), ou le mécontentement à l'égard des forces politiques
(30%), cette appréhension est beaucoup moins déterminante au 1er tour
(55%). Certes, il est difficile de parler " d'évolution " entre les deux tours
dans la mesure où les électeurs appelés à voter le 28 juin ne représentent
qu'un électeur sur trois (35%) et qu'ils n'ont pas les mêmes caractéristiques
démographiques, géographiques et politiques que l'ensemble des électeurs
ayant voté le 15 mars. Cependant, dans les strates de l'électorat comparables
comme les villes de plus de 100 000 habitants qui, à six exceptions près,
sont toutes concernées par le premier comme par le second tour, on observe
aussi une baisse significative du nombre d'abstentionnistes expliquant leur
choix par la crainte du virus (- 27 points).
L'autre indicateur montre quant à lui que de nombreux électeurs (18%)
expliquent leur choix de ne pas aller voter exclusivement par les risques
d'être affectés par le COVID-19, et 22% à la fois à cause de ce risque et
pour d'autres motifs. Au total, l'impact du Coronavirus auprès de l'ensemble
des électeurs sur leur participation au scrutin, reste donc conséquent : 40%
des électeurs appelés aux urnes déclarent ne pas aller voter à cause des
risques liés au COVID-19, soit une proportion similaire à celle observée au
premier tour.