Flashback.
Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!
BACK TO BEFORE AND ALWAY - The Doors Riders on the Storm extrait LA Woman 1971
Certains tubes estampillés (parfois même pillés), terriblement dépassés à présent, datent... en particulier au niveau du son trop marqué par son époque (la batterie clinquante des années 80 par exemple).
Les compositions des Doors me sidèrent par leur actualité intemporelle. Elles sonnent aussi bien aujourd'hui qu'au milieu de la pop surannée (sur plusieurs années donc) des 60's.
6 sorties studio en 4 ans, ça ressemble à de l'instantané tanné mais surtout pas répétitif.
Variées, les influences du groupe viennent du blues rugueux, du rock intense, de la poésie pop, du cabaret... Toutes les portes semblent ouvertes (outch trop facile!).
Idem au niveau de la durée des morceaux passant de 2 min à plus de 10 min (surtout sur scène par les déclamations de poèmes épileptiques), rien n'arrête les musiciens surtout pas le temps.
J'aime tout chez les Doors mais je vais faire pause sur 'Riders on the Storm' parce que ... je vais faire pause sur 'Riders on the storm', et ne me demandez pas pourquoi!!
'LA Woman' sort en 71 (grand millésime comme pour Who's Next, Led Zep 4, Fireball, Meddle, Love it to dDath...) post mortem Jim Morisson.
Cet album fait le grand écart entre le blues bien poisseux ('Crawling King Snake'), la pop des champs si charmante de 'Love her Madly', le rock nerveux des villes de 'LA Woman' et la ballade psyché-skizo de 'Riders on the Storm' (ça fait 4 pattes ça! Un grand écart extraterrestre non?)
La pochette de l'album aux couleurs peu harmonieuses (bordeaux mauvais millésime celui là et jaune bileux) possède la particularité de présenter une photo timbre des musiciens avec leur chanteur emblématique, plus petit que les autres.
J'écoute souvent le dernier titre sur la route et sous la pluie qui tombe ... à l'intro.
Le tonnerre gronde au loin, de petites touches au clavier descendent du ciel en goutte à goutte, glissent et rebondissent légèrement sur le sol pendant que les cymbales flaquent doucement. La basse roule au milieu de l'orage installé. La voix chaude, grave et presque trop posée susurre un récit de voyage.
Puis, la mélodie à la guitare enlace celle des claviers et se promène sereine. Le rythme métronomique se cale sur un battement de cœur au repos. Pourtant, le texte prend des tournures de thriller chantant le calme avant la tourmente dans un simple frémissement. Et puis Ray rayonne par sa présence aux claviers. Je dois avouer ici mon admiration pour Ray Manzareck souvent imité, rarement égalé, et qui me régale. Son solo illumine cette sombre ballade comme les éclairs dans le ciel.
Survient un break très court, l'œil du cyclone, un sursis?
Finalement non, malgré la présence d'un tueur, la mort n'arrivera jamais dans ce morceau, c'est à l'auditeur d'imaginer l'éventuelle tragédie.
Le voyageur poursuit son chemin sans fin en disparaissant au son du clavier qui tintinnabule.
Quel road movie déroutant et captivant en simple suggestion de suspense sans montée en tension! Rêve ou réalité?
The END pour Jim!