Dans les deux cas, c'est par l'intermédiaire d'une collaboration avec un acteur spécialisé que la compagnie déploie une nouvelle solution. Cette fois, le partenaire retenu est The Climate Service, sa plate-forme Climanomics – habituellement destinée à des gestionnaires d'actifs et ici déclinée à l'usage des responsables des risques dans toutes sortes d'organisations – fournissant le socle de diagnostics sur lequel s'appuient ensuite les composantes de conseil conçues et développées par les analystes d'Aon.
Le principe consiste à collecter des informations sur l'entreprise – localisation des installations, domaine d'activité, équipements… – afin d'établir, grâce à des algorithmes mis au point par une équipe d'experts, un bilan de sensibilité environnemental. Celui-ci est élaboré en évaluant les impacts économiques d'une série de scénarios, basés sur des événements « physiques » (élévation des températures, inondations, incendies…) et « conjoncturels » (augmentation du prix du carbone, réglementation, réputation…).
Une fois l'état des lieux dressé, l'assureur propose à ses clients un plan d'action personnalisé, combinant un ensemble de recommandations pratiques ayant pour objectif de réduire ou compenser individuellement les différentes faiblesses identifiées. En parallèle, la compagnie compte profiter de la connaissance à grande échelle acquise de la sorte pour repérer les grands défis de demain qui ne semblent pas encore adressés par les solutions d'aujourd'hui et en explorer les opportunités commerciales.
En dépit de sa volonté affirmée d'ouverture, la démarche d'Aon reste fortement focalisée sur des aspects financiers, notamment quand elle évoque sa stratégie de conseil bâtie autour des priorités d'investissement, du rééquilibrage des risques au sein des portefeuilles… Or, les analyses produites pourraient également être exploitées pour optimiser le pilotage opérationnel des entreprises, dans leurs choix d'implantations, le déploiement de mesures de protection, la sélection de leurs fournisseurs…
Les structures concernées tireraient d'immenses bénéfices d'une telle perspective sur leur avenir, tandis que l'assureur, lui aussi, ne peut y trouver que des avantages, autant en offrant un service inédit qu'il peut soit monétiser directement, soit utiliser comme un outil de fidélisation, qu'en encourageant implicitement ses clients à se protéger contre des sinistres qui finiront par coûter très cher à toutes les parties prenantes.
La crise du coronavirus l'a démontré en grandeur nature : les grandes perturbations du monde, de celles qui accompagneront inévitablement le réchauffement de la planète, engendrent des conséquences dramatiques, voire fatales. Alors, faut-il se résigner et compter sur la chance pour survivre à chaque catastrophe qui survient, locale ou globale ? Ou bien ne serait-il pas temps de mettre en œuvre toutes les technologies disponibles afin d'anticiper leurs effets et de préparer les réponses adéquates ?