On apprend donc qu’un groupe de nostalgiques du IIIème reich dont l’une des égéries se produisait assez sobrement dans un concours de beauté intitulé « Miss Hitler » a été démantelé, et 4 de ses si peu néos nazis emprisonnés. Au 21 ème siècle, voir encore ce genre d’individus exister pourrait m’apparaître comme une sorte d’apparition exotique si je n’avais pas trop de considération pour leurs victimes potentielles ou/et bien réelles. Ainsi, pour seul exemple historique, cette députée travailliste, Jo Cox, assassinée le 16 juin 2016 à Birstal par l’un de ces ultra-nationalistes, Thomas Mair… Un meurtre dont Marine Le Pen n’arrivait pas à s’indigner vraiment, banalisant alors outrancièrement le terrorisme venu de son « propre » camp :
Cette arrestation est due au fait que l’organisation à laquelle appartenait ces 4 nazis avait été interdite précisément suite à l’assassinat de la députée britannique.
Ce groupe d’extrême droite, National Action (NA), qualifié de «raciste, antisémite et homophobe» par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Amber Rudd, a été interdit après une série de rassemblements et d’incidents, y compris les louanges du meurtre du député Jo Cox. source
Pendant le procès, on a montré aux jurés des messages d’Alice Cutter dans lesquels « la serveuse plaisantait à propos du gazage des synagogues, utilisant une tête de juif comme ballon de football, et s’exclamant « Pourrir en enfer, salope », après avoir entendu parler du meurtre de Cox.
Son compagnon, Mark Jones, un ingénieur des chemins de fer réputé être le cerveau (sic ? ah il en faut hein, pour ce genre d’idées ? ) et le stratège du groupe, a reconnu avoir posé pour une photo tout en prononçant un salut de style nazi et en tenant un drapeau NA dans la salle d’exécution de Buchenwald lors d’un voyage en Allemagne en 2016.
L’un des autres membres du groupe de nazis, Garry Jack, avait également été condamné, avant l’interdiction du groupe, pour avoir plâtré le campus de l’Université Aston de Birmingham avec des autocollants racistes de NA, certains lisant «La Grande-Bretagne est à nous, le reste doit disparaître».
Le dernier (premier à gauche sur la photo), Scothern, 19 ans, de Nottingham, était « considéré comme un futur matériel de leadership » et avait distribué près de 1 500 autocollants appelant à une « solution finale » – une référence au génocide des nazis contre les Juifs.
(source)
Petite parenthèse personnelle pour terminer ce billet, après la phase purement informative. J’ai décidé pour illustrer cet article d’utiliser une toute autre photo beaucoup moins outrageusement esthétisante que celle qui circule habituellement pour faire dans le sensationnel et le buzz à tout prix, comme celle ci-dessous :
Ce qui probablement peut expliquer la dimension virale de la propagation sur internet de cette photo, précisément, c’est probablement la projection de la sorte d’oxymore visuel qu’elle représente : la juxtaposition de l’horreur, celle d’un symbole aussi unanimement rejeté (la croix gammée du nazisme et ses millions de morts dans les camps de concentration et d’extermination), incarnée par une si jeune femme à l’esthétique correspondant à un canon de la norme actuelle, de ce qui est supposé représenter la beauté moderne. C’est pourtant associer des représentations qui ne sont pas corrélées, d’aucune manière : la monstruosité des idées et la (supposée) laideur des corps… Et la plastique « parfaite » avec de belles idées, alors ? Misère de ce cliché là…. Comme il y faut peu de réflexion, et de déconstruction personnelle.
Archivé, le 10 Juin 2020.
Précisément le jour anniversaire de la mort de 642 personnes à Oradour sur Glane.
Ni oubli, ni pardon.