Qui se souvient de la forêt où venaient écrire les adolescents ténébreux ?
Le parfum des pins n’existe plus que dans la mémoire.
Le murmure du vent dans les feuillages a tout emporté
Et les illusions ont fini par s’envoler.
Sur la page blanche de la vie, ils avaient écrit des poèmes d’amour
Mais l’amour lui aussi s’en est allé.
Dans les hautes branches, les oiseaux ont fini par se taire
Tandis que tombe le dernier crépuscule du monde sur la forêt endormie.
C’est au cimetière que dort la belle jeune fille de jadis,
Celle à laquelle il avait tant rêvé.
Reste un ultime poème, qu’il vient déposer sur le marbre froid.
Il dit l’odeur d’un printemps d’autrefois
Et la douceur de la mousse
Où elle lui avait donné sa jeunesse.