Si le premier choc de la pandémie de COVID-19, imprévisible et catastrophique, est désormais plus ou moins derrière nous, il est évident que la période qui s'ouvre maintenant sera différente de tout ce que l'humanité a connu auparavant. Ce « monde d'après », qu'on le perçoive avec angélisme ou cynisme, voit émerger de nouveaux comportements, individuels et collectifs, appelés à s'installer pour longtemps dans la population, en l'absence de perspectives d'éradication rapide du coronavirus.
La généralisation du télétravail ou des horaires décalés, la montée dramatique du chômage, la réévaluation des priorités de consommation, les injonctions de distanciation physique, les craintes vis-à-vis des transports… sont autant de facteurs qui affectent sérieusement une multitude d'acteurs, depuis les commerçants et les fournisseurs de services jusqu'aux administrations nationales et locales. Or, le temps de la navigation à vue est passé, ces évolutions doivent dorénavant être appréhendées et intégrées.
Naturellement, le préalable à l'action est de comprendre le contexte, tel qu'il est devenu aujourd'hui. Voilà donc le rôle qu'endosse Mastercard : grâce à l'analyse des données extraites, anonymement, des 65 milliards de transactions exécutées annuellement avec les 2,4 milliards de cartes portant sa marque, elle dispose d'un point de vue extensif, acéré et dynamique, au jour le jour, sur les attitudes et les préférences des consommateurs et des entreprises, et peut également les projeter sur l'avenir.
Ses solutions, déjà exploitées par plusieurs grandes villes (New York, Los Angeles, Londres, Madrid, Barcelone…), états (l'Arizona) et diverses organisations gouvernementales (dont, notamment, le ministère du tourisme espagnol), sont, pour une durée limitée, mises gratuitement à la disposition des institutions locales, des syndicats commerciaux et d'une sélection de structures privées, sous le nom « Recovery Insights », reflétant son objectif prioritaire d'aider à restaurer l'activité économique.
Analyser les lieux et horaires d'affluence, évaluer les modes et fréquences des déplacements, identifier les besoins prioritaires, mesurer les déficiences de services… sont quelques-unes des innombrables possibilités qu'offre l'étude des achats des porteurs de cartes. Ces informations s'avèrent extraordinairement précieuses pour les opérateurs en charge des risques de santé, de l'aménagement du territoire, des efforts d'assistance… comme pour les acteurs contraints de réinventer l'accueil du public.
Mastercard capitalise ici sur une excellente opportunité de démontrer la valeur des données qui, généralement, dorment dans les systèmes d'information des institutions financières. Cependant, derrière la démarche sans doute teintée d'arrières-pensées promotionnelles, la nécessité d'ajuster quasiment tous les paramètres de fonctionnement de la société dans les moments incertains que nous vivons mérite largement de profiter de la proposition… qui pourrait aussi inspirer l'ensemble du secteur…