Joël Dicker – L’énigme de la chambre 622

Par Yvantilleuil

Pour son dernier roman, l’auteur de « La Vérité sur l’affaire Harry Quebert » et de « La Disparition de Stephanie Mailer » nous emmène dans sa Suisse natale. Lorsqu’il se voit attribué la chambre 623 au Palace de Verbier, l’écrivain constate l’absence de la chambre 622, mystérieusement remplacée par la 621 bis. Il ne lui faut pas longtemps pour découvrir qu’un drame s’est jadis produit dans la chambre 622… un meurtre jamais résolu !

Le roman se déroule initialement à cheval sur deux périodes : celle de l’écrivain qui enquête sur le mystère de la chambre 621 bis et celle, quinze ans plus tôt, au moment du drame. L’auteur va ensuite s’amuser à jongler avec les dates, développant les personnages à divers époques de leur vie et baladant le lecteur d’une date à l’autre… au risque de parfois le perdre.

Ceux qui parviendront à s’accrocher à cette valse à plusieurs temps, devront ensuite s’habituer à croiser des personnages dont l’intelligence devrait pouvoir leur permettre de jouer dans un épisode de Scooby-Doo, mais pas de siéger au sein du conseil d’administration d’une grande banque suisse. Outre ces invraisemblances au niveau des personnages et quelques retournements de situation trop abracadabrantesques, le lecteur devra également passer outre quelques dialogues assez pénibles…

Si, comme moi, vous parvenez à faire abstraction de ces nombreux défauts qui alimenteront inévitablement la plume acerbe de plusieurs chroniqueurs, vous allez dévorer ce roman à tiroirs en deux jours. Les chapitres courts, ponctués de cliff-hangers incitant à découvrir la suite, défileront à grande vitesse et l’envie de non seulement vouloir découvrir le nom du coupable, mais également celui de la victime (car les énigmes de la chambre 622 sont nombreuses), deviendra de plus en plus grande. Au fil de rebondissements farfelus et de coups de théâtre improbables, les pièces du puzzle finiront par s’assembler… tenant le lecteur en haleine sur près de 600 pages.

Puis, il reste cet hommage permanant à son éditeur, mentor et ami, Bernard de Fallois, inséré au fil des pages, certes de manière parfois un peu artificielle, mais avec une tendresse sincère qui touche inévitablement…

Bref, un roman dont l’énigme principale est probablement qu’il divertira de nombreux lecteurs, tout en se faisant aisément descendre par les critiques…

L’énigme de la chambre 622, Joël Dicker, Editions de Fallois, 576 p., 23€

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