L’un est journaliste, l’autre auteur, Walid Rachedi et Ryad Maouche lance, ce lundi 8 juin, leur revue littéraire en ligne : Frictions. En avant-première pour Africultures, découvrez un épisode de la série « Reste loin si tu m’aime », intitulée [L’Afrique passe son tour]. Rencontre avec les deux fondateurs.
Vous lancez Frictions, un nouveau média littéraire en ligne aujourd’hui. Qu’est ce que Frictions et pourquoi ce titre ?
Ryad Maouche : Frictions est une revue littéraire 100% histoires 100% digital mêlant fiction, récits et reportages du monde entier. En plus des textes en français et en anglais déclinés sous formes de feuilleton ou de série thématique, nous proposons des podcasts. Nos auteurs viennent du monde entier et proposent une pluralité de voix et de regards. D’où notre slogan : Des voix singulières. Du monde entier.
Walid Rachedi : L’utopie de la mondialisation heureuse a vécu, notre monde s’est fragmenté, polarisé. Pour autant, la conversation est devenue mondiale sur les grands sujets de société, de l’écologie au féminisme, en passant par des questions comme l’identité. En résumé, les préoccupations convergent, les perceptions divergent : c’est le point de friction. Une friction féconde propre à élargir notre vision du monde.
Vous êtes deux frères à lancer ce projet, l’un avec un profil plutôt journaliste, l’autre plutôt littéraire. En quoi ce média est justement à la croisée de ces chemins ? Quelle place dans le paysage médiatique actuel ?
Ryad Maouche : Nous avons pour point commun d’adorer tous les deux les histoires bien racontées et qui dépeignent une réalité avec acuité et sensibilité, et qui ne sacrifient pas l’intrigue et les personnages à l’analyse et au propos. Pour autant, c’était très important pour moi de ne pas semer la confusion entre fictions et non-fictions. A notre époque, où les fake news prennent de plus en plus de place, où la confiance en les médias n’a jamais été aussi basse, ce n’était pas le moment de jouer avec cette ambiguïté.
Walid Rachedi : Notre autre point de convergence, c’est le digital : la quête de nouveaux formats et l’utilisation de la puissance des outils numériques pour fédérer des auteurs et des créateurs d’où qu’ils viennent. Sur la place de Frictions dans le paysage actuel, nous avons pour ambition d’allier l’exigence éditorial d’une revue comme XXI ou New Yorker avec les nouveaux usages issues du numérique, avec à terme l’ambition de devenir une marketplace d’histoires. La success story de la colonne Modern Love du New York Times devenue un podcast puis une série sur Amazon Prime prouve qu’il y a de la place pour ces nouveaux modèles.
Nous publions en avant-première un extrait d’une de vos séries. Pouvez vous nous parler des formats et des rendez vous que vous proposez sur Frictions ?
Ryad Maouche Sur la mécanique éditoriale, on va fonctionner par saisons. La première saison aura pour thème la crise du coronavirus. Pour raconter cette crise, 7 séries vont paraître durant le mois de juillet, avec au moins 3 épisodes au sein de chaque série. Il y a une série fictionnelle écrite par un auteur dans laquelle l’histoire raconte 3 épidémies à 3 époques différentes. Ou encore une série de podcasts sur une jeune femme enceinte de 7 mois au début du confinement. Dans un autre genre, une série de chroniques écrites par une auteure de Sao Paulo très suivie au Brésil qui raconte cette crise sous la présidence de Jair Bolsonaro.
Walid Rachedi : Le texte publié en avant première sur Africultures est un beau texte d’Alexia Senna, une franco-camerounaise qui anime Joyeux Bazar un podcast sur les doubles cultures. Elle traduit de manière drôle et éloquente le sentiment de ceux d’ici et qui craignent les effets de la pandémie là-bas. Pour la prochaine saison à la rentrée, nous parlerons du “Monde d’après”. Si des auteurs nous lisent, qu’ils n’hésitent pas à nous contacter via nos réseaux sociaux @frictions.mag
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