Susan est une jeune orpheline élevée par une nourrice qui veille sur une troupe de receleurs à Londres dans les années 1862. Quand Richard Rivers, alias "Genleman" lui propose de s'allier à lui pour escroquer une jeune femme nommée Maud Lilly, Susan n'hésite pas longtemps : cela lui permettra peut être de sortir des bas fonds londoniens. Le plan est simple : Richard avec l'aide de de Susan doit séduire Maud, l'épouser, récupérer ainsi sa fortune avant de la faire enfermer dans un asile d'aliénés. La jeune Susan part alors pour la grande propriété de Maud, à la rencontre de son destin.
Le roman suit alternativement le point de vue de Susan, puis celui de Maud et le lecteur se fait sans cesse surprendre par les jeunes femmes. La vie n'est pas tendre avec elles, être démunis, sans véritable famille, sans contacts, elles apprennent à se débrouiller seule dans ce Londres des bas fonds et découvrent l'ignominie humaine, que ce soit dans ces asiles dans lesquels il est tellement facile d'enfermer une femme indésirable, ou dans ces quartiers taudis de Londres, mais aussi dans ces milieux plus nobles aux côtés de ce vieil homme passionné de littérature érotique mise à l'index. Les deux jeunes femmes se réconfortent mutuellement et s'éveillent peu à peu au plaisir des amours saphiques.
Ce roman aux multiples rebondissements s'inspire de l'univers de Dickens ou des romans gothiques pour mener son lecteur par monts et par vaux et le laisser essoufflé, soufflé par tant de retournements de situation et par tant de noirceur dans l'âme humaine. Quelques lueurs s'allument néanmoins, mais si peu que c'en est glaçant !
Lu pour le Mois anglais consacré aujourd'hui à Londres.