L’interview que j’ai donnée à Ricardo
Sánchez Alonso, pour son émission Entrevistas sobre Educación, du
mercredi soir, sur Radio Madre de Dios de San Juan, est désormais
disponible sur la chaîne Youtube de la station.
Tout
se passe en espagnol. L’enregistrement a duré environ deux heures,
un format inhabituel pour ce programme. Le producteur a donc décidé
d’en faire deux émissions, dont la première a donc été diffusée
comme prévu le 3 juin à 21h.
Pendant
ces deux heures, Ricardo Sánchez s’est intéressé à une
multitude de sujets : l’histoire argentine, avec les deux
grands personnages de San Juan que sont José de San Martín (1) et
Domingo Faustino Sarmiento (2), Avignon comme ville papale (on
remonte là dans une toute autre époque), la France et la pandémie
(ça, c’était pour l’actualité du jour puisque nous avons
enregistré à la veille du déconfinement français phase 2) et,
last but not least, nous avons échangé sur Manuel Belgrano (c’était
la moindre des choses, c’est tout de même son mois et son
année !). En revanche, on n’a jamais parlé d’éducation.
Comme quoi, les titres, il ne faut pas toujours s’y accrocher…
Pour
moi, cette interview par Skype constituait une première et j’avoue
que c’est plus confortable qu’au téléphone quand interviewé et
intervieweur ne se voient pas. Mais vivement que j’aille chez le
coiffeur !
Bonne
écoute !
(1)
De 1814 à 1816, José de San Martín a été le gouverneur de
l’ancienne province de Cuyo dont San Juan était alors une
sous-capitale à l’égal de San Luis. Aujourd’hui, Cuyo est
devenu une région au sens historique et culturel et se compose de
trois provinces : Mendoza, San Juan et San Luis.
(2)
Domingo Faustino Sarmiento (1811-1888) a été gouverneur de la
province de San Juan dans ses premiers temps d’existence, il a
aussi été élu parlementaire national avant de devenir président
de la République argentine. C’est donc une figure à la fois
locale et nationale, surtout si vous ajoutez qu’il est considéré,
entre autres choses, comme l’un des plus grands écrivains
argentins, un éducateur excellent et le promoteur de la loi sur
l’école obligatoire en Argentine (1883). Il se trouve que dans San Martín par lui-même et par ses contemporains (Éditions du Jasmin), j’ai publié l’un de ses écrits en français resté
jusqu’alors inconnu en Argentine, y compris à San Juan :
l’original d’un discours fameux où il comparait les épopées
fondatrices de Bolívar, au nord du continent, et de San Martín,
au sud, et qui ne fut jamais un discours. C’était un essai qu’il
avait écrit à Paris, dans un français impeccable, pour intégrer
une société savante alors très en vogue, l’Institut Historique
de France, à un moment (1847) où la France menait une politique des
plus ambiguës envers celui que Sarmiento considérait comme son
ennemi politique, le gouverneur de Buenos Aires, Juan Manuel de Rosas
(1793-1877). Et pour retomber sur mes pieds, je dois ajouter que
Rosas était aussi le père adoptif du fils de Manuel Belgrano. Comme
quoi, tout est dans tout et réciproquement.