C'était un bon pavé que ce roman de Jane Austen mais je l'ai dévoré. A croire qu'à mesure que je la lis j'apprécie un peu plus son monde. Pourtant, il ne se passe pas grand chose dans ce roman et on reste aux préoccupations amoureuses d'une société britannique aristocratique sans trop de soucis.
Emma Woodhouse, belle, intelligente et riche, cherche à marier les personnes qui l'entourent sans jamais trop se pencher sur ses propres sentiments. Après tout, elle a décidé de ne pas se marier pour prendre soin de son père hypocondriaque et ça lui convient tout à fait ! Elle a le mérite de ne pas s'effacer et d'être plutôt autoritaire, ce qui nous change des héroïnes austiniennes.
A Highbury, où elle vit, c'est visites sur visites, promenades et thés entre voisins de bonne famille et de bons revenus. Tout est sujet à commentaire, c'est un peu fatigant et étriqué !
Après le mariage de sa gouvernante avec Mr Weston, Emma tente de marier son amie Harriet, qu'elle imagine d'excellente famille. Elle joue les intrigantes avec Mr Elton, qui comprend mal le message et se marie quelques mois plus tard à Bath avec une femme rencontrée là-bas. Elle tente avec Mr Churchill, un petit nouveau dans le game. Et une nouvelle venue brouille encore les cartes, Jane Fairfax.
Ce qui est véritablement au centre de ce roman, je ne sais pas si ce sont les sentiments des uns et des autres ou les questions de classe dont je trouve qu'il est beaucoup question pour savoir qui conviendrait à qui... Tout en laissant des possibilités aux uns et aux autres de se marier un peu au-dessus ou au-dessous de sa condition, par amour ! Et il est plein de mystères que j'ai aimé questionner dans ma lecture : l'envoi d'un piano, les charades, les sentiments des uns et des autres... Qu'on entraperçoit si on est un peu méfiant vis-à-vis de la clairvoyance d'Emma. Bien entendu, il y a aussi pas mal d'ironie telle qu'on la connait chez Jane Austen !