Des raids aériens attribués à la Russie ont été menés dans la nuit de mardi à mercredi dans une zone à la lisière des provinces de Hama, Idleb et Lattaquié, dans le nord-ouest du pays. Ces raids, les premiers depuis trois mois, viennent compromettre la trêve " russo-turque ", en vigueur depuis le 6 mars dans cette région de la Syrie.
Selon le directeur de l'OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l'Homme) Rami Abdel Rahmane, les raids russes visaient à " éloigner les combattants de l'autoroute M4, ainsi que de certains villages de la région de Sah al-Ghab, où les forces du régime sont déployées aux côtés des forces russes ".
Ces raids aériens sont les premiers depuis le 6 mars, mais les combats au sol avaient déjà repris au cours du mois de mai à Idleb, où des affrontements sporadiques et des tirs d'artillerie ont régulièrement eu lieu malgré le cessez-le-feu.
La trêve est en vigueur depuis le 6 mars dans le nord-ouest de la Syrie, suite à un accord conclu entre la Russie, alliée de Damas, et la Turquie, pays frontalier qui soutient des groupes rebelles. L'accord de trêve prévoit également des patrouilles conjointes le long de l'autoroute stratégique M4, véritable axe stratégique séparant les territoires insurgés des régions tenues par le régime, et qui traverse la région d'Idleb pour relier Alep, dans le nord, à Lattaquié, dans l'ouest du pays.
Le président Bachar al-Assad, soutenu par la force de frappe aérienne de son allié russe, est déterminé à reprendre le contrôle de la totalité de la province d'Idleb, qui échappe à son contrôle et est principalement contrôlée par des djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda).
La trêve du 6 mars a permis l'arrêt d'une offensive des forces du président syrien contre cette région. Lancée depuis décembre, cette offensive a permis à ses troupes de grignoter de vastes pans dans l'enclave rebelle et djihadiste, jusqu'à prendre le contrôle de la moitié du territoire. Cette offensive a fait quelque 500 morts parmi les civils d'après l'OSDH et environ 1 million de déplacés selon l'ONU, dont 120 000 ont profité du cessez-le-feu pour retourner chez eux.