Bernard Tapie ne fait pas dans la nuance. Il accuse tout simplement François Bayrou "d'être un Le Pen propre" en incarnant "un populisme new look".
Plutôt que de répondre à des questions sérieuses sur les conditions du choix de la procédure arbitrale, Bernard Tapie choisit l'offensive comme d'ordinaire et attaque frontalement le leader du Modem.
C'est une attaque qui ne peut d'ailleurs que servir François Bayrou dont le principal risque était la marginalisation progressive.
Dans les années 80, Bernard Tapie a été le premier à mettre en piste une forme nouvelle de populisme tant par les sujets traités que surtout par la formulation nouvelle de solutions et de formules populaires à l'emporte-pièce.
François Bayrou ne peut en aucune manière se rapprocher de cette formulation tant l'agrégé de lettres qu'il est sélectionne une formulation riche de nuances.
Sur le fond, le leader du Modem n'a pas d'autre choix que d'incarner le "pays réel" face au "pays légal". Il emprunte une approche qui fut celle de non nombre d'autres politiques républicains et souvent d'ailleurs couronnée de succès.
Ce dossier de l'arbitrage mérite beaucoup de clarifications sereines dont le montant des honoraires versés aux arbitres qui serait, selon certaines indiscrétions, de nature à renforcer le populisme sans avoir à recourir à des "formules de la rue".
Si François Bayrou s'installe sur ce créneau et dans de telles circonstances, c'est un visage nouveau qu'il va donner à l'engagement chrétien-démocrate dans la vie politique Française où jusqu'alors il incarnait d'abord le confort douillet de la France des notables...