La lumière nocturne extérieure est associée à un dérèglement de l’horloge biologique et à un risque accru de cancer du sein chez les femmes, et notamment chez les femmes ménopausées, confirme cette nouvelle étude publiée dans l'International Journal of Cancer. Si de précédentes études avaient déjà souligné que la lumière nocturne extérieure via la perturbation circadienne peut jouer un rôle dans la cancérogenèse mammaire, cette nouvelle étude, qui utilise des données satellite hyper-précises de la lumière nocturne, conclut à une augmentation de 10% du risque de cancer du sein post-ménopausique chez les femmes les plus exposées.
Dans nos sociétés, l'éclairage artificiel est presque omniprésent. Cette exposition généralisée aux lumières extérieures pendant les heures de nuit constitue un nouveau facteur de risque sanitaire. Ce lien entre l’exposition à la lumière, l’horloge biologique et le cancer du sein, a déjà été documenté à de nombreuses reprises : ainsi, les femmes qui travaillent de nuit, comme certaines infirmières, présentent ainsi un risque accru de cancer du sein. Plus largement, la perturbation du rythme circadien est impliquée dans nos « pandémies modernes », que sont les cancers, les troubles métaboliques ou encore la dépression. Ce dérèglement de nos cycles sommeil-éveil perturbe le fonctionnement normal du corps et représente un risque pour notre santé. Sur le risque de cancer du sein précisément, il semble que la glande mammaire chez la femme soit sensible aux variations de l'exposition à la lumière et aux dérèglements de l'horloge biologique.
Un exposition élevée à la lumière la nuit est un facteur de risque de cancer du sein post-ménopausique.
Des données « satellite » précises de la lumière nocturne : ici, les chercheurs de l’Université du Texas examinent l’association entre la lumière nocturne et l’incidence du cancer du sein en fonction de différentes caractéristiques individuelles et environnementales. L’objectif est de préciser l’association mais aussi afin d'identifier les sous-populations à risque plus élevé associé à l'exposition à la lumière de nuit. L’exposition à la lumière nocturne a été estimée à partir de données satellite et l'incidence du cancer du sein post-ménopausique relevée chez 186.981 femmes ménopausées suivies durant 16 ans.
Au total, 12.318 cas de cancer du sein post-ménopausique ont été recensés durant le suivi.
L’analyse conclut que par rapport aux femmes du quintile inférieur en matière d’exposition à la lumière nocturne,
- les participantes du quintile présentent un risque accru de 10% de cancer du sein ;
- cette association apparait plus marquée pour le cancer du sein positif aux récepteurs aux œstrogènes que pour le cancer ER-négatif ;
- la relation entre l’exposition à la lumière nocturne et le risque de cancer du sein diffère également selon certaines caractéristiques individuelles, telles que le tabagisme, la consommation d'alcool, la durée du sommeil et l'IMC et l'environnement de lieu de résidence.
En conclusion, l’étude confirme la lumière nocturne comme facteur de risque, précise l’augmentation du risque et rappelle les autres facteurs possibles de cancer du sein post-ménopausique.
Source: International Journal of Cancer 02 June 2020 DOI : 10.1002/ijc.33016 Outdoor light at night and postmenopausal breast cancer risk in the NIH‐AARP diet and health study
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