L’enfant n’a pas besoin de marcher longtemps. Il lui suffit d’emprunter l’escalier en pierre qui s’enfonce dans le jardin. Cinq marches, de la mousse et des fougères : autant de poinçons sur le passeport imaginaire de ses voyages. Et déjà la maison disparait dans une brume tenace qui grime les murs et bâillonne les fenêtres.
L’évasion est parfaite. Demain peut-être, aux premières lueurs du jour, les adultes découvriront les empreintes de ses pieds dans la vase éternelle. Mais alors l’enfant sera déjà loin.