Allianz ressuscite le concours d'idée

Publié le 03 juin 2020 par Patriceb @cestpasmonidee
Probablement parce qu'il était devenu évident qu'ils n'apportaient guère de résultats probants, les concours publics d'idées ont quasiment disparu des panoplies d'innovation des grands groupes. Allianz vient toutefois de se lancer dans une telle aventure et, à défaut de mieux, elle donne un aperçu intéressant des préoccupations des assurés…
Déployé sur la plate-forme du spécialiste Braineet, le défi qu'adresse la compagnie à tous les internautes jusqu'à la fin du mois de juin est très simple : « imaginez le nouveau service ou la nouvelle fonctionnalité digital(e) qui vous simplifierait la vie à tout moment et où que vous soyez ». À la clé, la chance de remporter un des 3 prix mis en lice (un iPhone, une montre connectée, une smartbox). Étonnamment, alors qu'il n'est ouvert que depuis hier 1er juin (férié en France), il a déjà recueilli plus de 80 réponses.
D'emblée, les objectifs de l'opération paraissent obscurs, reflétant les défauts classiques du genre (de ceux qui ont tué le concept). Outre le champ excessivement large laissé aux participants et le silence qui entoure les critères d'appréciation, rien n'est dit clairement sur ce qu'Allianz compte faire des suggestions collectées, ce qui non seulement laisse planer le doute sur une quelconque volonté d'implémentation mais encore risque de réduire la motivation des contributeurs les plus sérieux et les plus créatifs.
Pourtant, quelle que soit l'intention de son commanditaire, le challenge n'est pas dénué d'intérêt, puisqu'il nous permet de déceler parmi les premières réponses formulées, en consultation libre sur le site dédié, quelques tendances notables – bien que non nécessairement représentatives d'un point de vue statistique – sur la perception de l'assurance, de son rôle et sur les attentes qu'elle suscite dans le grand public.

Un des thèmes qui reviennent fréquemment est la personnalisation. Ils sont plusieurs à exprimer leurs désirs de configurer précisément leur contrat en fonction de l'objet de la couverture ou selon son usage réel (notamment pour l'automobile), d'avoir la possibilité d'ajouter ou retirer des options à tout moment, de souscrire à la demande, pour une heure, une journée ou un mois (peut-être l'influence de HobbySure, dévoilé il y a un an ?), voire de disposer d'un outil capable de proposer les produits adaptés à leur vie et à leur contexte. L'existence d'un tel appétit n'est pas particulièrement surprenant, mais son affirmation spontanée, jusque-là plutôt rare, marque une évolution remarquable.
Cependant, le besoin le plus manifeste, haut la main, qu'il est possible d'identifier dans cet exercice concerne les moyens de communication entre l'assuré et la compagnie. Il est autant question de faciliter l'accès à un employé, que ce soit pour une déclaration de sinistre ou pour une question sur une police, à travers tous les médias imaginables (visioconférence, tchat, courriel, téléphone…), que d'outils automatisés, de l'interface vocale pour les personnes malvoyantes (et les autres) à la gestion de sinistre entièrement dématérialisée (et collaborative !), en passant par le « téléconseiller virtuel »… Toute la diversité des préférences individuelles s'exprime… et mérite l'attention.
Les idées partagées par les consommateurs à l'occasion de ce concours ne vont certainement pas révolutionner les métier de l'assurance. En revanche, les responsables qui se pencheront sérieusement sur les résultats ne pourront plus feindre d'ignorer ce que réclament les clients, et qu'ils affichent désormais clairement : la transparence, l'immédiateté, la personnalisation et la simplicité (« TIPS »). Ce qui n'était perçu que comme un slogan prend corps très concrètement dans un tel moment de dialogue.