SAINT-NAZAIRE, 25 jan 2011 (AFP). Nicolas Sarkozy a annoncé mardi l'ouverture au 2e trimestre 2011 d'un appel d'offres pour la construction d'éoliennes en mer d'une capacité de 3.000 mégawatts, pour un investissement de l'ordre de 10 milliards d'euros, lors d'un discours à Saint-Nazaire.
Les candidats retenus pour cette première tranche de l'appel d'offres seront sélectionnés en 2012, a ajouté M. Sarkozy lors d'un discours prononcé sur le futur porte-hélicoptères de la Marine nationale Dixmude, actuellement en cours de construction aux chantiers navals STX.
Ce premier appel d'offres porte sur cinq zones de développement de ce type d'énergie, situées sur la façade Atlantique et la Manche.
Selon des informations parues dans la presse, ces cinq sites, qui devraient accueillir 600 éoliennes en service d'ici 2015, devraient être localisés au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le Tréport (Seine-Maritime), Fécamp (Seine-Maritime), Courseulles-sur-Mer (Calvados) et Saint-Brieuc.
"Notre objectif est de faire émerger une filière nationale performante pour construire ces moyens de production éoliens offshore et également se projeter à l'export", a poursuivi le chef de l'Etat, précisant que ce premier appel d'offres a été reporté afin que "les industriels du secteur se structurent".
M. Sarkozy a indiqué qu'une enveloppe de 100 millions d'euros serait débloquée pour "accompagner le développement de cette filière", qui devrait selon lui permettre la création de "10.000 emplois".
Aux termes du Grenelle de l'environnement, le gouvernement s'est fixé un objectif de 23% d'énergie renouvelable dans sa consommation d'énergie en 2020, veut se doter d'un parc éolien de 25.000 MW, dont 6.000 MW en mer. Aujourd'hui, l'éolien terrestre fournit moins de 2% de la consommation française.
Lors de son discours, le chef de l'Etat a incité les chantiers navals STX à "se positionner" sur ce marché des éoliennes off-shore, soulignant ses compétences en matière de "navires d'installation d'éoliennes", de "structures" ou de "grands composants métalliques".
"L'éolien off-shore, c'est pour vous", a-t-il lancé aux centaines de salariés rassemblés dans le hangar à hélicoptères du futur Dixmude, "et on vous aidera à la fois en tant qu'Etat et en tant qu'actionnaire".
Nicolas Sarkozy a enfin brièvement évoqué les "petites polémiques" suscitées dans certaines régions par l'installation de parcs éoliens.
"Je dis une chose très simple, s'il faut en sélectionner d'autres, il n'y a aucun problème", a-t-il assuré en reconnaissant le droit à certaines communautés de refuser leur installation. "Je pose simplement une condition, c'est qu'il y ait une unité des élus", a souligné M. Sarkozy.
En novembre dernier, Nicolas Sarkozy avait décidé de ne pas retenir la zone du large de l'île de Noirmoutier (Vendée) pour le premier appel d'offres annoncé mardi. L'ancien président du Conseil général de Vendée Philippe de Villiers (MPF) avait manifesté son opposition à ce projet, mais le conseil régional des Pays-de-la-Loire présidé par le socialiste Jacques Auxiette y était pourtant très favorable.