Selon la déclaration du parquet reproduite par les médias, cette enfant est décédée à son arrivée au service des urgences de l'hôpital de Guelma, "le corps de la fillette portait des traces de coups et de brûlures". Selon cette même source, une autopsie a été ordonnée par le parquet ainsi que l'ouverture d'une enquête.
La Ruqiya ou Roqya est un exorcisme propre à l'Islam. Cet exorcisme permettrait, par la permission d'Allah (Dieu), d'annuler les effets de la magie (appelée sihr) et de faire sortir les possessions démoniaques du corps du malade.
D'après le Coran : "Nous révélons du Coran, ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants. Mais cela ne fait qu'accroître la perdition des injustes".
Pour un traitement efficace, trois conditions doivent être remplies de façon obligatoire : le désenvoûtement doit se lire qu'en langue arabe, au travers des versets du Coran, et auprès d'un malade qui croit fort en Dieu et ayant la croyance que le Coran guérit. Selon certaines croyances, la lecture du Coran brûle les djinns. Ceux-ci peuvent alors se manifester en poussant des cris ou en faisant bouger avec véhémence le corps du malade, quitte à le faire vomir. Si le djinn se manifeste mais qu'il refuse de sortir du corps, il faut le frapper (tout en lisant les versets du Coran). Si le djinn est très résistant, la personne possédée doit boire de l'eau imprégnée des versets coraniques. Si le malade se plaint de douleurs persistantes, lui donner de l'huile de graines noires avec laquelle il se massera le corps.
Donc, les exorcistes sont souvent très demandés pour soigner les personnes "possédées", afin de "chasser leur démon", se préserver du mauvais œil ou pour tenter d'aider les épouses stériles. L'islam autorise évidemment l'exorcisme, considéré comme légal car il se fait avec la parole de Dieu - par la récitation du Coran -, mais malgré cela, nombreux dénoncent le fait que cette pratique attire des personnes sans scrupules qui abusent du désespoir du malade, en particulier ceux atteints de maladies mentales et spirituelles. De nombreux internautes ont exprimé leur colère après le décès de cette petite fille lors d'"une séance de torture" aux mains d'un "bourreau" de 28 ans seulement. La correspondante de la radio algérienne de la ville de Constantine a condamné un acte "abominable commis par un charlatan". "Jusqu'à quand ces crimes vont se poursuivre", s'est-elle encore interrogée sur sa page Facebook.
Ce réseau social en particulier a permis de dénoncer une couverture médiatique minimale du drame "malgré la cruauté des faits commis par ce charlatan". "On va faire semblant longtemps de pas voir (...) la fillette de dix ans torturée et tuée par un raki à Guelma ?" s'est aussi élevé sur sa page Facebook le journaliste Akram Kharief, directeur du site MENA Defense.
On aurait tellement aimé que le monde d’après soit différent. On en a rêvé, on a voulu y croire. Comment le monde pouvait-il ne pas changé après être resté enfermé pendant 2 mois sous la menace d’une contamination mortelle ? Et après que nous ayons...