Editions PLON
Feux croisés
Traduit de l'anglais par Suzanne Mayoux
Août 2010
399 pages
22 euros
Rentrée littéraire 2010
Quatrième de couverture : Au coeur de l'Ecosse du XVe siècle, Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie, attend le bûcher. Dans le clair-obscur d'une prison putride, le révérend Charles Leslie, venu d'Irlande, l'interroge sur les massacres dont elle a été témoin. Mais, depuis sa geôle, la voix de Corrag s'élève au-dessus des légendes de sorcières et raconte les Highlands enneigés, les cascades où elle lave sa peau poussiéreuse. Jour après jour, la créature maudite s'efface. Et du coin de sa cellule émane une lumière, une grâce, qui vient semer le trouble dans l'esprit de Charles.
Inverary, dans les Highlands du 17 siècle, période mouvementée par la politique et la religion...
Corrag, jeune femme accusée de sorcellerie, est enfermée dans un cachot attendant le bûcher.
Venu d'Irlande, le révérend Charles Leslie vient recueillir son témoignage sur le massacre du clan des MacDonald auquel elle a assisté bien malgré elle. Elle accepte à une seule condition : qu'il écoute son histoire. Jour après jour, le révérend abandonne ses préjugés sur Corrag "la sorcière" et porte un nouveau regard sur cette jeune femme si fragile et dépaysante de sincérité et d'innocence. Corrag n'a rien d'une sorcière, elle est juste déroutante et sa manière de pensée très différente des autres. Mais est-ce un crime ? Petit à petit le révérend se laisse attendrir par cette jeune femme troublante.
Des descriptions précises des landes, lochs et collines ne donnent qu'une envie : aller découvrir les légendaires terres d'Ecosse... ça je le savais en commençant ce roman mais j'ai été très vite déroutée par le style et la narration, certes très poétique, très proche de la nature mais aussi avec un rythme assez lent qui ne m'a pas totalement convaincue. Mon plaisir de lecture s'est essoufflé et j’ai eu du mal à m’accrocher à l’histoire, si bien, que malheureusement je n'ai pas fini le livre. Il me restait quoi, 100 pages mais je n'ai pas pu aller au bout.
Le récit est une succession d'un long monologue sans dialogue ce qui est un peu lourd même si l'ambiance qui se veut intimiste et charismatique est belle et douce. Le roman historique est également très intéressant.
Une certaine relation va naitre entre Corrag et son « confesseur » et j'en attendais plus, voire avec un détournement de situation si fort qu'il m'aurait volontiers détourné de cette envie de lâcher le roman. J'ai beaucoup attendu et je n'ai rien vu venir.
Pour une première rencontre avec Susan Fletcher, le bilan est mitigé mais j'ai envie de retenter le coup car tout comme avec Le château de Cassandra, j'ai l'impression d'avoir manqué un truc. Cela m'attriste. Je pense que je lirais un autre de ses romans pour me faire une idée plus précise. Je n’aime pas rester sur des incertitudes livresques et je ne sais pas encore si je le relirais ce titre à une autre période de ma vie où je serais plus en phase.
Pour ma part j'ai trouvé trop de descriptions, trop de longueurs, et si j'ai réussi à m'attacher malgré tout au personnage de Corrag, cela n'a pas été suffisant. J'ai fait cette lecture en LC avec Laure de Boulimie Livresque et si elle a bien aimé elle a rejoint mon avis et m'a expliqué que la fin n'était pas exceptionnelle. J'ai le sentiment partagé de n'avoir rien manqué mais d'être passée à côté d'un beau texte et cela me fend toujours un peu le coeur.
De ce que j'ai lu, le roman reste toutefois intéressant pour son contexte historique, pour la magnifique écriture lyrique qui narre de beaux paysages de landes écossaises et peut se lire avec plaisir si toutefois on accepte de prendre du temps, beaucoup de temps pour lui...