ÉDITORIAL – Non au retour à l’anormal Par Françoise VERNA
L’acte 2 du déconfinement décrété jeudi par le Premier ministre et qui prend effet mardi 2 juin n’est pas synonyme de sortie de crise. Déjà prégnante avant la pandémie, elle est désormais devant nous, puissance 100.
Elle se traduit déjà par des restructurations massives dans les entreprises à l’instar du groupe automobile Renault et dans des pans entiers de l’économie. Une purge qui va laisser sur le carreau des centaines de milliers de salariés. Dans ce contexte, l’appel de la ministre du Travail à consommer, relève de l’incantation.
Pour paraphraser le slogan des soignants, il ne faut pas de « retour à l’anormal ». Cela vaut pour l’hôpital public comme pour l’Éducation et ce système économique qui a besoin d’un changement radical de paradigme.
L’aumône aux collectivités
Dans les territoires, où le tissu social et économique sort essoré, les collectivités se démènent pour relancer des secteurs clés.
Vendredi, le Premier ministre a plastronné en annonçant un plan global d’urgence pour les collectivités de 4,5 milliards d’euros. Cela paraît beaucoup. Cela reste une aumône. Car le Premier ministre a omis de rappeler que l’un des premiers actes du président Macron, en juillet 2017, fut de soumettre communes, intercommunalités, Départements et Régions à un plan d’économies de 13 milliards d’euros d’ici 2022. Cette décision qui a frappé de plein fouet les services publics de proximité est-elle annulée, suspendue ? Édouard Philippe ne l’a pas précisé.
Il faudra autre chose que des effets d’annonce pour effacer la lourde ardoise écrite depuis trois ans par ce gouvernement.