Le personnage central féminin attire tous les regards. La Liberté emprunte autant à la statuaire antique – drapé, pieds nus, poitrine offerte – qu’aux représentations de la femme du peuple à la lourde musculature et à la peau hâlée. Elle emprunte de même aux allégories sereines et hiératiques de la Liberté et de la République qui voient le jour après 1789.
Curieusement, cette figure allégorique se mêle aux hommes et participe directement aux combats. Elle rassemble le peuple, les faubourgs et la bourgeoisie déclassée dans un même lyrisme révolutionnaire, portée par la construction pyramidale. Son le sein dénudé n’est pas simplement un code artistique calqué sur le modèle antique mais représente la femme comme mère nourricière, ce qui précisément limitait sa liberté.
Pilier et piédestal, le peuple, dont la misère est sublimée par l’action héroïque, y est représenté comme un élément actif de la révolution. Cette lecture des événements de 1830 a, d’ailleurs, indisposé le premier public bourgeois, qui reprocha à la Liberté et aux protagonistes leur « saleté ».
Section de Sète du PCF