Rien, non rien ne semble changer

Publié le 28 mai 2020 par Africultures @africultures

Rien, non rien
Ne semble changer
Rien de rien
Fabe avait raison
Rien ne change
À part les saisons

Et

Les mêmes toujours en danger

Chantent

Les mêmes funèbres oraisons

I can’t breathe, I can’t breathe

No more

Encore

Un corps

Noir

À terre

Georges hurle

I can’t breathe

Supplie

Mama, America, I can’t breathe

Georges pleure

Avant de mourir

Étouffé

Par la violence

De la police qui tue dans la rue

En plein jour et à visage découvert

Sans gêne et sans crainte particulière

D’être inquiétée

I can’t breathe

Mains dans les poches
Le flic sourit
Il est filmé
Mais ce n’est pas du cinéma
On n’est pas à Hollywood
Mais dans la hood, la vraie vie
Et donc, dans la vraie mort
Du corps noir menotté
À l’histoire d’une nation
Qui ne vend plus
De rêve à personne
Et n’a jamais offert de trêve
Aux corps noirs
Fruits étranges
Pendus aux arbres hier
Écrasés au sol aujourd’hui
Ou criblés de balles qui ne portent pas
D’autre message que la haine d’un pays
Pour une partie de ses enfants

Georges est mort
Comme tant d’autres corps
Noirs aussi
Avant lui
Asphyxiés
Exécutés
Pour ainsi dire
Sur la place publique
De l’Amérisque
Pour les corps noirs
Coeurs de cibles
De certains cops blancs
L’Amérique est great again
À ce qu’il paraît
Tant mieux pour elle
Tant pis pour celles
Et ceux, en bas de l’échelle
Qui vivent tranquillement
Leur American nightmare
Calvaire qui dure
Pour la communauté Afro-Américaine
Depuis des siècles et des siècles
Et des siècles de larmes, de sang versé

I can’t breathe
I can’t breathe

Georgia, Georgia on my mind

I can’t breathe
I can’t breathe

Mississippi is burning

I can’t breathe
I can’t breathe

Michael Brown

I can’t…

Keith Lamont Scott

I can’t…

Eric Gardner

I can’t…

Breonna Taylor

I can’t…

Black lives matters

I can’t

Michael, Keith, Eric, Breonna

Pour ne citer que quelques noms et sourires

Exhumés

Des oubliettes de l’histoire de l’Amérisque

Pour les corps

Noirs

I am not your negro

And I have… un cauchemar

I can’t breathe

I can’t breathe

Mama, I can’t,

No, I can’t

Breathe

No more

Le vent se lève pourtant

Il nous faut continuer

La longue marche

Vers la liberté

Vers la dignité

Pour chacune, pour chacun

Avec toutes

Avec tous

Femmes et hommes

Sœurs et frères

De la même couleur

D’âme rebelle

À toutes les injustices et toutes les discriminations

Qui nous assignent, nous assassinent

Partout sur la terre

Dans le silence et l’indifférence

Du monde

Parfois

Marc Alexandre Oho Bambe

L’article Rien, non rien ne semble changer est apparu en premier sur Africultures.