Rien, non rien
Ne semble changer
Rien de rien
Fabe avait raison
Rien ne change
À part les saisons
Et
Les mêmes toujours en danger
Chantent
Les mêmes funèbres oraisons
I can’t breathe, I can’t breathe
No more
Encore
Un corps
Noir
À terre
Georges hurle
I can’t breathe
Supplie
Mama, America, I can’t breathe
Georges pleure
Avant de mourir
Étouffé
Par la violence
De la police qui tue dans la rue
En plein jour et à visage découvert
Sans gêne et sans crainte particulière
D’être inquiétée
I can’t breathe
Mains dans les poches
Le flic sourit
Il est filmé
Mais ce n’est pas du cinéma
On n’est pas à Hollywood
Mais dans la hood, la vraie vie
Et donc, dans la vraie mort
Du corps noir menotté
À l’histoire d’une nation
Qui ne vend plus
De rêve à personne
Et n’a jamais offert de trêve
Aux corps noirs
Fruits étranges
Pendus aux arbres hier
Écrasés au sol aujourd’hui
Ou criblés de balles qui ne portent pas
D’autre message que la haine d’un pays
Pour une partie de ses enfants
Georges est mort
Comme tant d’autres corps
Noirs aussi
Avant lui
Asphyxiés
Exécutés
Pour ainsi dire
Sur la place publique
De l’Amérisque
Pour les corps noirs
Coeurs de cibles
De certains cops blancs
L’Amérique est great again
À ce qu’il paraît
Tant mieux pour elle
Tant pis pour celles
Et ceux, en bas de l’échelle
Qui vivent tranquillement
Leur American nightmare
Calvaire qui dure
Pour la communauté Afro-Américaine
Depuis des siècles et des siècles
Et des siècles de larmes, de sang versé
I can’t breathe
I can’t breathe
Georgia, Georgia on my mind
I can’t breathe
I can’t breathe
Mississippi is burning
I can’t breathe
I can’t breathe
Michael Brown
I can’t…
Keith Lamont Scott
I can’t…
Eric Gardner
I can’t…
Breonna Taylor
I can’t…
Black lives matters
I can’t
Michael, Keith, Eric, Breonna
Pour ne citer que quelques noms et sourires
Exhumés
Des oubliettes de l’histoire de l’Amérisque
Pour les corps
Noirs
I am not your negro
And I have… un cauchemar
I can’t breathe
I can’t breathe
Mama, I can’t,
No, I can’t
Breathe
No more
Le vent se lève pourtant
Il nous faut continuer
La longue marche
Vers la liberté
Vers la dignité
Pour chacune, pour chacun
Avec toutes
Avec tous
Femmes et hommes
Sœurs et frères
De la même couleur
D’âme rebelle
À toutes les injustices et toutes les discriminations
Qui nous assignent, nous assassinent
Partout sur la terre
Dans le silence et l’indifférence
Du monde
Parfois
…
Marc Alexandre Oho Bambe
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