En France, l’Etat a toujours joué un rôle structurant dans le rapport à la stratégie de développement du pays. Mais comme le démontre si bien David Todd dans son ouvrage sur l’identité économique de la France (1), l’appareil d’Etat a progressivement perdu ses points de repère dans la compréhension des enjeux de puissance en matière de développement territorial.
La démarche d’intelligence économique, initiée au milieu des années 90, a redessiné les contours d’une approche quasi expérimentale de cette problématique. Ce ne fut pas facile car l’administration n’y était pas prête. Et ce type de sujet n’entrait pas dans le processus de notation des préfets, ce qui fut un obstacle majeur pour donner une visibilité à l’intelligence territoriale auprès de fonctionnaires qui n’avaient pas été formés à ce type de grille de lecture et au pouvoir politique qui ne s’y était pas vraiment intéressé.
Les initiatives prises par les régions au cours de ces dernières années ont commencé à désenclaver le sujet. Mais il reste encore beaucoup à faire pour rendre l’intelligence territoriale accessible aux personnes susceptibles de s’impliquer efficacement dans son usage.
Croiser le développement avec les rapports de force de nature géoéconomique relève encore du défi impossible à relever dans de nombreuses situations locales. Il était nécessaire de formaliser l’embryon d’une grille de lecture pour permettre de mieux cerner les progrès à accomplir du côté de l’administration. Cette étude a été réalisée par un groupe de professionnels de la formation executive MSIE33 de l’Ecole de Guerre Economique.
Christian Harbulot
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Notes
- David Todd, L’identité économique de la France. Libre-échange et protectionnisme, 1814-1851, Paris, Grasset, 2008.
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