Magazine

promesse

Publié le 23 mai 2020 par Modotcom

promesse
je ne m'ennuie pas du passé
je ne m'ennuie de personne
je n'ai pas hâte de revoir qui que ce soit
je ne me suis jamais vraiment ennuyée des gens
sauf des hommes que j'aimais passionnément
et de iz pendant l'été quatre-vingt-sept
alors que j'étais dépêchée à percé
le confinement me donne l'environnement idéalpour ressentir et comprendreles pulsions vives de ma ménopause
alors que la joie de vivre insouciantede mes voisinsm'énerve au plus haut pointet m'éloigne de l'espèce humaineje comprends que c'est mon for intérieurqui m'impose de repousser toute compagnieet toute distraction inutilede quelques prétendants amiset de me concentrer sur ma propre compagniemes émotions mes sentimentsmes réflexions
pour agir
en rétrospective des dix dernières semainesje comprends mes nouveaux gestescomme autant de signes du changementdans ma viele fait d'apprendre de nouvelles chosesd'essayer l'agriculture aussi petite soit-ellede créer à profusion avec mes mainsmême si le temps me manque maintenant
je ne veux pas retrouver mon passéil m'ennuierien ne me manque
ni les voyages ni les sorties au restaurant
ni courir sur la track
ni prendre le café au coin de la rueni voir mes amisni voir ma famille
je n'ai qu'une seule envie
changer
lors de mes jours calmes ce sont de petits gesteslors de mes jours houleux c'est la pulsion de la fuite
seule la mer me manquecelle qui porte loincelle qui nettoie
je me regarde alleret me métamorphoserje ne suis pas en train de me réinventerje n'en ai pas besoinje sais que je peux m'adapter à beaucoup de chosesje suis en train de muersimplementc'est un striptease sans élégancesans artifice ni stupéfiantmais dans le contexte idéalde l'agréable confinementoù je suis exemptée de toutes les distractions
avec une boule au coeurqui n'est ni le regret ni la nostalgiemais qui est la palpitation et l'angoisse du précipicecomme la promesse et l'anticipationle mirage de l'oasisl'euphorie de la chasse au trésor
comme plusieursj'adore aller me promenerdu côté du nouveau campusde l'université de montréalson architecture faite de plusieurs blocsreliés par un immense escalier en gradinsnous laisse imaginer un horizonqu'on ne perçoit pas
ce n'est pas le coucher plat de la merque l'on scrute vainementet qui est trop large pour contenir l'espoir
nonil y a au coeur de cette structure bleue comme le ciella promesse du renouveauon ne le voit pasmais on sait qu'il est làau bout du chemin
comme le nouveau-nécherchant sa première bouffée d'airqu'il a hâte de goûtertrop longtemps nourriau sein de de la matrice.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Modotcom 4105 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte