L’expérience du confinement a mis en relief les inégalités qui minent notre société. Elle les a aussi aggravées.
C’est le cas du logement, un droit formel, mais soumis à la loi du marché et à la spéculation. Résultat, 4 millions de personnes sont mal-logées et les ménages des classes populaires et moyennes consacrent une part importante de leurs revenus au paiement du loyer d’un appartement de plus en plus petit. Tant que la financiarisation sera le maître mot, les cages à lapins vont pulluler.
Repenser la ville passe donc par une nouvelle politique du logement dont la seule mission serait de loger dignement tout le monde. Or, le président Macron et son gouvernement n’ont pris aucune mesure à la hauteur à part repousser la fin de la trêve des expulsions au 10 juillet. C’est peu dire l’insuffisance de la réaction. Mais quoi d’étonnant quand les décisions macronistes ont été de saper les offices HLM et les aides au logement.
« Un logement pour chacun, une ville pour tous »
Pourtant, la Fondation Abbé Pierre alerte depuis des années. Son dernier rapport résonne singulièrement à l’aune de la crise actuelle. En quelques lignes tout est dit des trois ambitions à mettre en œuvre : un logement pour chacun ; une ville pour tous, – « qui renvoie aux questions de la ségrégation urbaine et à la répartition spatiale du logement social » – et une planète pour demain, – « qui traite la question de la transition écologique et la lutte contre la précarité énergétique ».
Tout est ici question de volonté et d’orientation politique.