Depuis 2006 donc, ce groupe d’historiens amateurs tente d’identifier ces cinq fusillés du bois de la Reulle.
Le 27 juin 1944, des SS de la division Das Reich extraient 16 résistants de la prison Saint-Michel à Toulouse, inscrite monument historique par arrêté du 25 février 2011. Elle a hébergé entre autres en juillet 1940 Herschel Grynszpan, assassin du diplomate Ernst vom Rath le 7 novembre 1938 à Paris. Ainsi que le Colonel Berger, autrement dit André Malraux, alors chef des maquis du Lot, qui y séjourna en été 1944.
Les 16 résistants sont conduits au bois de la Reulle à Castelmaurou, à 12 km au nord-est de Toulouse. L’un d’entre eux parvient à s’enfuir. Sur place, les autres creusent chacun une tombe. En 2006, Georges Muratet, habitant de Castelmaurou et passionné d’histoire, décide de savoir qui étaient les cinq fusillés du bois de Reulle non identifiés. Au fil des jours, un groupe se forme, une vingtaine d’amateurs d’histoire venus d’Occitanie, de Belgique, d’Allemagne et même des Etats-Unis.
Ils ont été aidés par le Tribunal de grande instance de Toulouse et l’Institut médico-légal de Strasbourg et obtiennent les autorisations nécessaires pour prélever des échantillons d’ADN sur les corps enterrés au cimetière de Castelmaurou. Après de nombreuses recherches de tous ordres, tout fonctionne et ils parviennent à contacter de possibles familles. En 2017, le "Groupe de recherche Castelmaurou-Gragnague" prévient qu’il a identifié 4 fusillés sur les 5. Au même moment il fait paraître un livre "La Mémoire en bandoulière". Dans cet ouvrage sont évoquées l’histoire des fusillés et les recherches pour les identifier. Georges Muratet et son groupe ne vont pas s’arrêter là, il leur faut absolument identifier le dernier fusillé. Ils ont aussi décidé de réactualiser leur livre devenu "Les fusillés du bois de la Reulle". Ils n'ont qu'un objectif: entretenir la mémoire avec l’aide des lecteurs.
Du dernier des fusillés non encore identifié ils ne disposent que de quelques faibles indices découverts sur lui, mais le groupe de Georges Muratet n'abandonne pas l’espoir de savoir qui il était. Demain, lundi 11 mai, c’est le grand jour, le jour dont on a tant rêvé, le grand déconfinement! C’est peu de dire que nous l’aurons attendu ce 11 mai. Les 55 jours de confinement ne furent certes pas aussi durs que les autres 55 jours, ceux de...