emprunté le briquet que son compagnon de fume avait oublié et j'ai appris à fumer comme ça, tranquille, un soir d'été. j'ai placé le mégot dans ma bouche, à l'envers d'abord, puis quand la cendre froide s'est effritée sur ma langue j'ai compris, j'ai retourné l'empaffé. Avant tout acte irréversible j'ai ressassé les scènes mythiques que j'avais emmagasinées depuis 34 ans (oui j'ai passé l'adolescence depuis quelques mois déjà), le regard dans le vague, le sourcil soucieux, la flamme à la main. c'était fort. le moment d'avant est toujours celui que je préfère...
Hier soir j'ai appris à fumer. A ma fenêtre, j'ai piqué le mégot que mon mec avait laissé, J'ai porté la main à la bouche, j'ai baillé un coup, puis je me suis lancée : j'ai aspiré ma première bouffée de liberté. ffffffffhh.... lentement j'ai recraché le feu sacré. Alors c'est ça d'être fumeur ? j'adore. j'ai de l'allure non ?.... Au milieu de ma brume individuelle je savoure ma rébellion, je me délecte de mon anarchisme : se mettre à fumer à mon âge franchement... au moment où les interdits sont les plus forts, les symboles les plus galvaudés, les bars les moins enfumés. Je me félicite intérieurement : j'ai toujours chéri ma stupidité.
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