Il le reconnaît lui-même dans son livre, L’exil d’Ovide : les lettres qu’Ovide envoie à sa femme et à quelques amis depuis son exil à Tomis au début de notre ère sont un prétexte, un pré-texte, pour Salim Bachi. Elles entraînent l’auteur du Chien d’Ulysse, écrit à Paris à la fin des années 1990, dans le récit par touches successives de son propre exil, lui qui dut quitter l’Algérie et a tout perdu : « mon pays, ma famille, et cela à de nombreuses reprises. L’exil est ce ressassement ». Et il nous entraîne de ville en ville, Rome, Lisbonne, Grenade, Paris, où nous rencontrons d’autres exilés, James Joyce, Fernando Pessoa que ses années en Afrique du Sud ont marqué pour toujours, Thomas Mann, Hermann Broch, Stefan Zweig, et même, exilé dans son pays, assigné à résidence, Kateb Yacine. Et lui, comme tant d’autres, « exilé sur la terre, mais (…) ne l’ayant pas appris de source vitale ». Et c'est à propos de lui-même qu'il écrit, en tenant Ovide par la main.