Les Indiens du Pérou et plus tard les Espagnols en Amérique combattaient les fièvres avec l’écorce d’un arbre, le quinquina. Les Jésuites la reportèrent en Europe, on parlait alors d’"écorce du Pérou" ou de "poudre des Jésuites" notamment. Il faut attendre 1820 pour que deux chimistes français extraient les principes actifs de l'écorce du quinquina. La quinine était découverte et ils en lancèrent la fabrication. Suivirent de nombreux travaux, actuellement on utilise les antipaludéens de synthèse.
L’auteur de "La Quinine en thérapeutique" savait de quoi il parlait. En 1916, réformé de l’armée, il s’était engagé comme surveillant de plantation au Cameroun, alors protectorat allemand occupé par les Anglais et les Français, auprès de la Compagnie forestière Shanga-Oubangui. Il s'embarqua sur le YAccra à Liverpool pour Douala. A bord du navire en juin 1916, il écrivait à son amie Simone Saintu "Votre vieil ami a bien changé, il est devenu encore plus vilain qu'avant, couleur vieux citron, secoué par une fièvre qui paraît m'affectionner, légèrement rendu myope par les doses exorbitantes de quinine absorbées, transpirant ou grelottant suivant les heures". Après vingt-sept jours de marche depuis Douala, il arrive au village de Bikobimbo et il écrit à la même correspondante "...du matin au soir je me promène entouré d'épais voiles contre les moustiques... Je m'intoxique à la quinine et à pas mal d'autres drogues pour me protéger des fièvres". Le 1er mai 1917, le RMS Tarquah de l'African Steamship Company entrait dans le port de Liverpool, avec à son bord Louis Destouches revenant d’Afrique en très mauvais état. Il a vingt-deux ans et après cette année passée au Cameroun, il va travailler à la Fondation Rockefeller dont la mission est de détecter la tuberculose. Puis, il reprend ses études, baccalauréat et médecine. A partir d’août 1925, il travaille à la Commission d'Hygiène de la Société des Nations, à Genève et participe à de nombreux voyages d'étude dont le but est la prophylaxie des maladies infectieuses et parasitaires, principalement le paludisme. Il se rend ainsi à Cuba, aux Etats-Unis et en Italie où il visitera une fabrique de quinine à Turin. Il se rendra aussi dans la région des Marais Pontins près de Rome, pas encore asséchés et ravagés par la malaria. Il retournera en Afrique dans le cadre de ces missions, il en revint souffrant de paludisme, il lui fut octroyé un congé de quatre mois.
Ces différents épisodes de la vie du docteur Destouches seront repris quelques années plus tard dans "Voyage au bout de la nuit" qu’il écrivit quelques années plus tard et fit paraître en 1932 sous le nom de Céline. Rédaction internationale En savoir plus sur cet auteur Demain, lundi 11 mai, c’est le grand jour, le jour dont on a tant rêvé, le grand déconfinement! C’est peu de dire que nous l’aurons attendu ce 11 mai. Les 55 jours de confinement ne furent certes pas aussi durs que les autres 55 jours, ceux de...