Les vieux combats sont parfois les plus pertinents. Celui de la répartition de la richesse produite est pourtant un tabou pour le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. Il l'a dit et redit : le rétablissement de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), c'est non ! Pour lui, la crise ne doit signer le retour " de vieux combats du XXe siècle comme ceux autour de l'ISF ".
Hier, l'économiste Esther Duflo qui a reçu le prix Nobel d'économie en 2019, pas vraiment connue pour être une Rosa Luxemburg du XXIe siècle, l'a contredit sèchement. " Mon opinion sur l'ISF, c'est qu'il n'aurait jamais dû être aboli. Aujourd'hui, je pense donc qu'il faut qu'il soit rétabli [...] L'impôt sur la richesse est un impôt raisonnable, pas du tout extrême ou radical. "
La défense acharnée des intérêts des plus riches a conduit dans le mur
Un drôle de retournement est en train d'inquiéter les libéraux : alors qu'ils avaient réussi à installer dans les têtes qu'il n'y avait pas d'alternative à leurs politiques, les voilà mis à nu par la crise sanitaire. Leur défense acharnée des intérêts des plus riches a conduit dans le mur : finances de l'État exsangues, services publics à terre, capacités de production délocalisées...
Plus qu'une hypothèse, l'alternative à ce monde-là est désormais une nécessité aux yeux d'une part une part croissante du monde du travail qui est résolue à redresser la tête et à montrer les dents. Avec l'idée que ceux qui produisent, méritent la part du lion. 20/05/2020