Voici donc venu le temps de la curée. Ségolène Royal victime de troublants cambriolages se trouve aujourd’hui clouée au pilori pour avoir osé suspecter une tentative d’intimidation. Sans tomber dans la paranoïa, ceux qui aujourd’hui raillent l’ex-candidate jouent opportunément les candides. La politique, ce n’est pas un milieu pour enfants en culottes courtes. Les coups, des plus tordus aux plus extrêmes y sont fréquents. Les hasards, jamais naturels.
Ainsi donc Ségolène Royal ne pourrait être au mieux qu’une gaffeuse, au pire une hystérique. Le déchaînement de violences que génèrent ses propos tenus au JT de 20 heures de France 2 (cf vidéo) est difficilement compréhensible.
A l’évidence, si de tels faits avaient touchés un journaliste, un homme politique de premier plan ou pourquoi pas le fils Sarkozy, la presse aurait trouvé les faits troublants et pas remis en cause la bonne foi de l’intéressé. Etrangement, le traitement réservé à Ségolène Royal est totalement différent.
Et pourtant. Olivier Besancenot est-il un mythomane lorsqu’il a déclaré avoir été victime d’une filature ? Non une enquête de police à confirmée que la vie du leader d’extrême gauche, mais aussi de sa compagne avait été “épiée, disséquée et mise en fiches par une officine de renseignement privée” d’octobre 2007 à janvier 2008. Fantasque Bernard Thibault ? Une enquête préliminaire de police a été ouverte après une plainte du secrétaire général de la CGT, qui avait déclaré avoir découvert du matériel électronique dans son véhicule de fonction. Dans les deux cas les auteurs des faits, officine ou pas, n’ont pas été identifiés.
Alors, que s’est-il passé au domicile de Ségolène Royal, un simple cambriolage, une banale effraction ? Pas vraiment. Les policiers en charge de l’enquête évoquent une “mise en scène” et une absence de vol. Plus qu’une visite, il y a eu mise à sac et mise en scène. L’avocat de la Présidente de Région explique qu’il a fallu ranger l’appartement jusqu’à 3 heures du matin entouré par la police. Le procès verbal du précédent cambriolage d’août 2006 a été déchiré et mis en évidence à dessein, de façon à ce que ce soit repérable, les boucles d’oreilles de sa fille soigneusement déposées sur le lit.
L’appartement de Ségolène Royal a déjà été visité en juillet et août 2006. Le cambriolage d’août 2006 a fait l’objet d’une plainte, classée sans suite en mars 2007. En novembre de la même année, le fils de Mme Royal, Thomas, met en fuite des individus qui tentaient de pénétrer dans l’appartement.On peut effectivement rire de cette suite d’événements ou s’en inquiéter.
Contre vents et marées, Ségolène Royal qui a démontré pendant les présidentielle sa capacité à encaisser les coups, persiste et signe en déclarant que le dernier cambriolage vise à intimider la principale opposante au “clan Sarkozy “.« Je ne dis pas que c’est Nicolas Sarkozy, mais des gens qui se croient autorisés à agir ainsi », a indiqué Ségolène Royal à RTL. La présidente de Poitou-Charentes parle d’officines et de “barbouzes”. « Cela me protège de le dire » avoue-t-elle. Attention effectivement aux raccourcis rapides. La personne de Nicolas Sarkozy n’est pas mise en cause.
Pour autant, tout observateur objectif sait que les entourages, les intérêts qui gravitent autour des puissants constituent une porte ouverte à toutes les dérives. Cela a toujours été le cas sous la plupart des présidents de la Vème république. Les barbouzes, les hommes de l’ombre, ne sont pas des personnages de roman, ils ont existé. Ont-ils totalement disparus ? Il faudrait être un soupçon angélique pour l’avancer.