Avec ces facteurs, comment vit le marché de l’immobilier patrimonial, classe d’actifs importante pour les experts financiers et leurs clients ? Il a enregistré une baisse d’activités tant dans la commercialisation que dans les réservations de l’ordre de 50% au niveau national. Parallèlement, les délais pour obtenir les financements se sont allongés. Les réservations, qui ont été signées avant le confinement, ont pu aboutir sans obstacle dans la grande majorité des cas, sauf si un problème de financement s’est manifesté.
Quel est le potentiel à l’heure du déconfinement ? Tout d’abord, l’immobilier (90 %) demeure le placement préféré des investisseurs, loin devant l’assurance-vie (3 %) ou encore la bourse (7 %). 43 % des investisseurs envisagent de relancer leur projet dans les jours à venir, 10 % en juin, 10 % pendant l’été et 23 % en septembre. Seuls 13 % des projets sont reportés à 2021. En revanche, si 2 % des investisseurs ont modifié leur projet, aucun ne l’a annulé. Pour éviter tout risque de paralysie durable, l’examen des permis de construire va reprendre son cours fin mai, nonobstant la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’à la fin juillet.
Une Ordonnance a été présentée en ce sens en Conseil des Ministres pour confirmer que les délais d’urbanisme, d’aménagement et de construction reprendront le 24 mai. Ainsi, les acteurs du BTP et les Français gagneront en visibilité, pour la continuité de leurs activités et projets.
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Seule la voie de l’équilibre semble être la solution la plus raisonnable, si l’on souhaite que le phénomène naturel de l’offre et de la demande puisse à nouveau retrouver son cours. Mais cela ne sera pas suffisant tant la crise a été violente. C’est pourquoi, de nombreux acteurs appellent à un plan de relance spécifique au secteur de l’immobilier, qui est pourvoyeur d’emplois et dont les besoins restent considérables.
Des propositions ont déjà été faites en ce sens : la franchise des droits de mutation sur les 100 000 premiers euros, le prêt à taux zéro dont la quotité pourrait être rehaussée à 40% sur l’ensemble du territoire permettant aux primo-accédants d’être éligibles aux zones B2 et C, tout en bénéficiant d’une enveloppe supérieure à taux 0. Enfin, l'accélération de la numérisation des permis de construire ou le transfert des décisions aux intercommunalités sont à l’étude. Il convient désormais aux pouvoirs publics de s’emparer de ces différentes pistes, de manière à faire renaître la confiance des acquéreurs et des investisseurs. Et de redynamiser un secteur clé de notre économie nationale.
A propos de l'auteur : Didier Kling est président de la CNCEF Immobilier et du Groupe CNCEF.