Quand le confinement entretient le sexisme

Publié le 18 mai 2020 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Pas de répit pour les femmes - même quand la période est pour le moins exceptionnelle et passablement anxiogène. En France, les injonctions et les diktats de beauté sont loin d’avoir disparu avec le confinement : au contraire, plus présents que jamais, ils sont venus rappeler aux femmes leur devoir d’être belles et soignées en toutes circonstances… même enfermées chez elles. Claire*, 25 ans, s’est confinée à Levallois-Perret. Depuis le début de la mise sous cloche de la France, elle s’est indignée contre le message insidieux envoyé aux femmes, notamment par les médias et les réseaux sociaux : “restez belles pendant le confinement (et après)”. “Le plus choquant, c'était les mêmes qui tournaient sur Internet fin mars : des "avant/après" avec des femmes mince “avant” et un peu plus rondes “après”. Comme si le pire qu'il pouvait se passer pendant le confinement, c'était de prendre quelques kilos…”, s’insurge la jeune femme. “J’ai vu un compte sur Instagram qui postait des stories type “4 exercices de sport à faire pour garder la ligne”... C’était une marque de fringues, donc ils étaient complètement déconnectés de leur marché. “Pour se préparer au déconfinement”, qu’ils disaient. J’étais d’autant plus déçue et surprise, parce que c’est une marque éco-responsable, participative, qui crée très peu de pièces… Bref, ça sortait de nulle part.” Claire n’est pas la seule à s’être offusquée de ce qu’elle a pu voir sur Internet. Chez les youtubeuses, on a pu constater que l’heure était également au ras-le-bol. Dans une vidéo diffusée sur Konbini début avril, Louise Aubery (mybetterself) a exprimé son mécontentement vis-à-vis de la pression exercée sur les femmes et leur corps : “il y a des gens qui meurent et on fait encore culpabiliser les femmes sur ce qu'elles mangent et comment elles s'habillent.” Dès le 27 mars (soit 10 petits jours après le début du confinement), la jeune femme criait haut et fort sur Instagram : “tu as le droit de prendre du poids”. Un message déculpabilisant et soulageant pour de nombreuses femmes qui, chaque jour pendant 8 semaines, se sont vues incitées à la recherche du corps idéal à coup de cours de sport en ligne et recettes minceur “spéciales confinement”. Il y a la pression sociale, certes. Mais les femmes se sont heurtées à bien d’autres difficultés pendant le confinement : ce dernier aura aussi réussi à accentuer sévèrement les inégalités femmes-hommes. Ainsi, pendant ces deux mois d’enfermement, la charge mentale des femmes n’a été que plus forte. Selon un sondage IFOP portant sur les habitudes alimentaires des Français en période de confinement, 71 % des Françaises en couple ont déclaré préparer la majorité des repas dans les foyers confinés. Dans un autre registre, et beaucoup plus grave, on a également observé une augmentation des violences conjugales en France depuis le 17 mars dernier (en hausse de plus de 30% dès les premiers jours de confinement, selon Christophe Castaner).

*Les identités ont été anonymisées. Demain, lundi 11 mai, c’est le grand jour, le jour dont on a tant rêvé, le grand déconfinement! C’est peu de dire que nous l’aurons attendu ce 11 mai. Les 55 jours de confinement ne furent certes pas aussi durs que les autres 55 jours, ceux de... "Mes frères, cessons nos plaintes ! Qu'un cri joyeux élève aux cieux nos chants de fêtes et no... Les dirigeants de l’Union européenne se sont entretenus vendredi 24 avril par visioconférence afi... La montée des tensions et des flux migratoires depuis l’ouverture de la frontière turque à la fi...  (3.22 Mo) Ce qu'ignore le ministre de la Culture... La volonté du ministre de la Culture de créer une "maison... Il n'est jamais trop tôt pour souhaiter à tous les lecteurs assidus du PODACST JOURNAL, ainsi qu'à... Ils font partis de ceux qui manifestent depuis plus longtemps que le 5 décembre. La population... Toutes les brèves