Flashback.
Considérations en période de confinement... par NoPo!
BACK TO BEFORE AND ALWAYS
Supertramp- School extrait de Crime of the Century 1974
Dès 69, le groupe se construit autour de Roger Hodgson et Rick Davies. Pas sûr que beaucoup de monde aurait misé sur Supertramp après leurs 2 premiers albums en 70 et 71, pas assez
marquants (à part la pochette du second un peu provocatrice pour l'époque).
Mais en 1974, alors que le groupe suffoquait doucement, un second souffle s'offre à eux avec l'arrivée de nouveaux musiciens. Ils s'orientent vers une pop légèrement progressive finement ciselée (certainement pas de la variété sinon ... j'adore la variété).
Pour ma part, je découvre le groupe avec le piano sous la neige même dans les moments les plus calmes.
La musique se délecte délicieusement comme une île flottante, un blanc en neige avec une pointe de crème ... anglaise.
"Even in the Quietest Moments" possède une vraie personnalité et m'incite à explorer son passé et je m'aperçois que le groupe avait une vie avant... horreur (bloody hell!), j'avais zappé le crime du siècle.
Il s'agit sans doute du poids des contraintes et du manque de libertés, exprimés sur la pochette, par des mains accrochées à des barreaux de prison dans un espace intergalactique (l'espoir du sans limites).
"Crime of the Century", fondateur d'un son, embrase la carrière du groupe.
Je me souviens de la finesse des mélodies originales qui semblent dorées (mi) faciles... mais non!
Ici, l'alchimie entre les musiciens est essentielle.
Les leaders composent et chantent : Roger haut, Rick bas; ils jouent du piano et des claviers, plutôt très bien. Surtout ne pas négliger l'importance de John Helliwell, l'hélicoptère des instruments à vent, clarinette, saxophone, flûtes en tête (ou plutôt en -bonne- bouche)!
Ce temps révolu limitait les albums à une quarantaine de minutes, la durée parfaite pour l'album parfait.
'School' annonce la brique dans le mur, avant l'heure, par sa critique de l'école.
De façon surprenante, un harmonica, western spaghetti, introduit le morceau (joué par Rick).
Une guitare légère, comme une agréable brise, accompagne la voix reconnaissable de Roger, bouleversante.
Un espace quasi silencieux parsemé de cris d'enfants... le morceau met du temps à démarrer (1'45) puis s'installe sur un rythme groovy. Dougie Thomson à la basse, Bob Siebenberg à la batterie, quelques notes de piano provoquent un effet quasi dansant.
Alors qu'on s'attend à un enchaînement facile, c'est la rupture, la voix s'évanouit... arrivent, un clavier planant, un écho au sax, une guitare débridée (derrière une percussion discrète à la maracas); la batterie revient progressivement puis le clavier prépare la montée en puissance d'un piano virevoltant sur fond de flûtes et clarinette.
'Don't do this and don't do that', la guitare hoquette, plus loin, la basse gronde, le piano danse sur la clarinette et soudain tout s'écroule, abruptement!
Une œuvre à l'inverse de la variété : pas de refrain, pas de couplet, juste un chef d'œuvre!