Depuis le mois de Janvier 2020, un nouveau type de virus circule dans le monde entier, générant une pandémie difficile à contrôler : le COVID-19.
Ce virus qui s'est répandu en Chine, puis dans le reste du monde, provoque une forte grippe aux symptômes habituels (toux, rhume, fièvre, engourdissements, asthénie (fatigue ou fébrilité générale)) et suscite des complications graves (infection pulmonaire, insuffisance respiratoire, etc.) qui peuvent provoquer le décès du patient.
Ce virus, bien qu'ayant un taux de létalité relativement faible (3 à 5 % selon les études), jouit d'une contagiosité très élevée. Le délai d'incubation avant l'apparition des premiers symptômes varie entre 7 et 14 jours. Le porteur du virus peut être contagieux avant l'apparition des symptômes, il est contagieux pendant la durée de la maladie. Des publications faites par les médecins chinois (pays où la première épidémie s'est déclarée) montrent qu'une personne atteinte du COVID-19 peut continuer de contaminer jusqu'à 30 jours après avoir été guérie.
Au 21 Mars 2020[1], on estime à 271.364 le nombre de cas " confirmés " de contaminations dans le monde ; pour 11.252 décès au total.
Nous comprenons donc qu'il s'agit d'une maladie très contagieuse et pour laquelle les systèmes de santé partout dans le monde sont très sollicités. Les complications provoquées par cette maladie mettent en tension les services de réanimation et de soins intensifs des structures médicales des pays les plus armés dans le monde.
La plupart des pays touchés par le virus ont proposé en plus des mesures médicales importantes, des mesures politiques fortes : confinements, restrictions des libertés individuelles, quarantaines, etc.
Ci-dessous une carte[2] qui montre la propagation du virus dans le monde :
Carte proposée par l'Université John HOPKINS (US) -Pour une version actualisée, cliquez ici.
D'après cette carte, sur 307.341 cas " confirmés " de contaminations (chiffres en temps réel) dans le monde, l'Afrique n'en compte que 1136. On y enregistre 36 décès et 123 guérisons.
QUELQUES PROPOSITIONS DE MESURES POUR LUTTER CONTRE LE VIRUS EN CÔTE D'IVOIREL'Afrique est relativement " épargnée " à ce jour par la pandémie.
En Côte d'Ivoire, sur 14 cas confirmés, on enregistre 0 décès et 1 cas de guérison d'après les données mondiales accessibles.
Toutefois, de par la nature insidieuse du virus - qui peut notamment être transmis par des porteurs asymptomatiques et à cause du délai d'incubation du virus de 7 à 14 jours - cette statistique est à relativiser. De plus, la méthode de recensement des autorités ivoiriennes ne permet pas de consolider ces chiffres.
Il est donc urgent de prendre des mesures afin de freiner la propagation du virus en Côte d'Ivoire sans attendre que les chiffres des contaminations et des décès flambent.
En Italie, malgré un système de santé " correct " et des mesures drastiques de restrictions des libertés individuelles, on dénombre 53.578 cas de contaminations confirmés pour 4825 décès au 22/03/2020.
Le système de santé ivoirien est à des années-lumière du système de santé italien. Et les mesures politiques actuelles sont d'une légèreté ahurissante.
Ci-dessous des propositions et leurs déclinaisons pour permettre/tenter de palier à ce problème
> PREMIÈRE PROPOSITION : SENSIBILISATION AUX GESTES " BARRIÈRES ".- Diffusion toutes les heures de spots télés et radios sur les gestes barrières : en français et dans les langues principales du pays : Dioula, Bété, Baoulé, etc. ; ainsi que sur les réseaux sociaux.
- Des affiches 4/3 dans toute les villes du pays sur tous les grands axes et des affiches A3 dans toutes les rues, toutes les administrations et les entreprises privées.
- Diffusions par SMS sur tous les numéros mobiles attribués.
> DEUXIÈME PROPOSITION : FACILITER L'ACCÈS AUX GELS HYDRO-ALCOOLIQUES ET AUX PRODUITS D'HYGIÈNE- Débloquer les réserves nationales et prendre des mesures pour permettre aux distributeurs (pharmacies, parapharmacies, grandes surfaces, etc.) de pratiquer des prix raisonnables et rationner la vente afin de permettre l'accès à un plus grand nombre.
> RENFORCER LES MOYENS DU SYSTÈME DE SANTE : MATÉRIELS ÉVACUATION ET DE SOINS- Le Port Autonome d'Abidjan est rempli de véhicules d'assistance aux victimes (ambulances) qui y prennent la rouille et s'y décrépitent faute de dédouanement. Des mesures doivent être prises pour faire passer des visites techniques à ces véhicules et les mettre à dispositions des CHU et autres structures de santé dans toutes les régions du pays afin de faciliter les éventuelles évacuations de patients dans l'urgence.
- Solliciter l'aide de la Chine. Dans le cadre des accords bilatéraux entre la Côte d'Ivoire et la Chine, le Président de la République peut solliciter de la part de son homologue chinois, la mise à disposition gracieuse de matériels médicaux et de soins : gants, masques, gels hydro-alcooliques, matériels de réanimation. La demande doit être faite afin de pouvoir ouvrir entre 30 et 50 lits de soins intensifs et de réanimation par région en Côte d'Ivoire et 200 lits supplémentaires à Abidjan.
Avec 30 régions en Côte d'Ivoire, cette demande est loin d'être inaccessible.
> MESURES DE RESTRICTIONS : RESTREINDRE LES LIBERTÉS INDIVIDUELLES- Fermeture des frontières aériennes et maritimes du pays aux personnes pour une période de 30 jours renouvelables.
- Renforcement du contrôle aux frontières terrestres avec les pays limitrophes pour une période de 90 jours : avec mise en place de postes médicaux avancés obligatoires (comme pour Ebola).
- Restrictions des libertés civiles (confinement) pour une période de 20 jours renouvelables :
> Fermeture des administrations, à l'exception des états-civils des mairies (déclaration des naissances et décès), des tribunaux (contentieux essentiels uniquement), des banques, des administrations pilotant le système de santé, des administrations des forces de l'ordre, etc.
> Fermeture des maternelles, écoles, collèges, lycées, universités et tout institut de formation ;
> Fermeture des restaurants (qui pourront continuer la vente à emporter), cafés, bars et autres établissements nocturnes (boîtes de nuits, etc.), hôtels, etc. ;
> Fermeture de tous les commerces à l'exception des commerces alimentaires et de produits de première nécessité ;
> Fermeture de toutes les entreprises non-essentielles ;
> Ralentissement des industries électro-intensives ;
> Réduction de l'offre de transports en commun et limitations des passagers à bord afin de faire respecter les distances de sécurité ;
> Réaménagement des marchés de denrées alimentaires : distances de sécurité entre les vendeurs et mise en œuvre d'une surveillance sanitaire.
> Mise en œuvre de mesures répressives en cas de non-respect.
> Application uniforme de toutes ces mesures sur l'ensemble du territoire national et en résonance avec les pays voisins.
> AMÉNAGEMENT DU SYSTÈME DE SANTE : RÉORGANISATION GLOBALE- Création d'un Comité scientifique et médical national, dont le Président a rang de conseiller spécial auprès du Président de la République dans le cadre de la Lutte contre le COVID-19
> Ce Comité doit être composé de médecins, de chercheurs, de professeurs des universités (de médecine), de juristes, de psychologues, de tradipraticiens et des leaders de communautés (religieux et chefs traditionnels). Il ne doit pas dépasser 15 membres. Les recommandations de ce comité pourront être discutées en conseil des ministres.
- Conjonction des moyens des hôpitaux publics et des cliniques privées dans l'effort de lutte contre le COVID-19
- Prise en charge automatique, totale et gratuite des malades présentant des symptômes du COVID-19 : soins, traitement et hospitalisations éventuelles.
- Réorganisation des gardes des pharmacies.
- Mise en place d'un numéro vert de renseignements et d'une page sur le site internet du gouvernement.
- Mise en place d'un numéro d'urgence dédié qui permet la prise en charge d'un appel dans différentes langues.
- Mobilisation des infirmiers privés et des étudiants en médecine en cas de manque de personnel soignant.
> MOBILISER DES MOYENS DE RECHERCHE- Débloquer des fonds d'urgence afin de permettre aux chercheurs et scientifiques ivoiriens de participer à l'effort mondial de recherche d'un traitement et d'établir des protocoles de thérapeutiques à tester.
- Impliquer les tradipraticiens dans l'effort de recherche.
- Mobiliser les industries textiles locales pour la proposition de prototypes de masques et leur fabrication à grande échelle après validation.
Ces premières perspectives, si elles sont mises en œuvre peuvent peut-être permettre de ralentir significativement la vague et assurer la prise en charge des cas avérés sur le territoire national.
[1] Source - Santé Publique France - https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/articles/infection-au-nouveau-coronavirus-sars-cov-2-covid-19-france-et-monde
[2] Source - CNEWS - https://gisanddata.maps.arcgis.com/apps/opsdashboard/index.html#/bda7594740fd40299423467b48e9ecf6 / Les chiffres de cette carte sont quelques peu différents de ceux de Santé Publique France (ils datent du 22/03/2020). Ils ne se discréditent pas, mais donnent ensemble une idée globale.