Jacques Chirac ou un retour à la mode qui en dit long

Publié le 21 juillet 2008 par Exprimeo
Jacques Chirac est désormais parmi les trois personnalités politiques dotées de la meilleure popularité. Une évolution qui en dit long sur le retournement de l'opinion après la première année de mandat de Nicolas Sarkozy. La victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle 2007 n'était-elle pas d'abord la défaite de Jacques Chirac qu'il avait contesté méthodiquement pendant cinq longues années ? Jacques Chirac incarnait alors "l'ancien pouvoir". Le pouvoir qui avait permis avril 2002 avec l'accession du Front National au second tour de la présidentielle, preuve d'une crise politique profonde. Cet ancien pouvoir qui ne règle rien. D'ailleurs en 2007, tous les facteurs de la crise de 2002 étaient encore là. La crise des partis politiques persistait. Rien n'avait été fait pour tenter de surmonter le discrédit généralisé qui éloignait d'eux bon nombre de citoyens et qui favorisait un abstentionnisme à un niveau record. L'image de "monarchie républicaine" s'était accentuée aggravant d'autant le sentiment que les élites politiques étaient totalement coupées des réalités de la vie quotidienne. Le Parlement avait continué sa "descente aux enfers", coincé entre l'Europe et des collectivités locales toujours plus puissantes. Douze mois plus tard, le représentant de cet "ancien pouvoir" monte sur le podium des trois personnalités les plus populaires aux yeux des Français. Et pourtant, pendant ces douze mois, à l'exception d'une brève séquence consacrée au lancement de sa fondation au contenu concret peu connu de l'opinion publique, cet ancien Président avait fait parler de lui par des audiences à répétition auprès de juges chargés de solder sa période pré-présidentielle… Il n'y a rien qui puisse objectivement booster une popularité. La raison de cette " résurrection " est donc à trouver ailleurs. Elle réside dans la déception portée par son successeur. La percée hier de Nicolas Sarkozy était le témoin des échecs de Jacques Chirac. La percée aujourd'hui de Jacques Chirac est le témoin des échecs de Nicolas Sarkozy. La première était un signe d'espoir. La seconde est un marqueur de regret.