Hello les Caribbeanlovers,
Avec le déconfinement progressif, nous entrons dans une nouvelle phase de la pandémie du covid-19. Certes, nous pourrons à nouveau nous déplacer plus ou moins librement mais le virus circule toujours et ce fameux « monde d’après » exigera de nous un mode de fonctionnement différent.
Après plusieurs mois de confinement et de fait, d’école à la maison, il est temps de dresser un premier bilan.
L’école à la maison avant le confinement
L’année scolaire a pris fin dès le début de 2020. L’école à la maison a débuté dès le mois de janvier pour nous. De nombreux établissements scolaires étaient en effet bloqués ou fermés certains jours en raison de la mobilisation des enseignants contre la réforme des retraites.
Il n’y avait pas alors de dispositif d’accompagnement mis en place de façon généralisée donc nous avions déjà adopté une forme de travail à la maison avec des cahiers d’exercices adaptés à son âge, des tutoriels et des boites de jeux éducatifs.
La suspension du mouvement de grève a coïncidé avec les vacances du Carnaval et le confinement est intervenu à peine une semaine après la reprise.
Le rythme de l’enfant
Le confinement a créé une forme de temps suspendu. Un temps différent de la grève et des vacances. Comment en effet lui faire comprendre qu’il n’y aurait pas école mais que ce n’était pas pour autant des vacances; que papa et maman restaient à la maison mais ne seraient pas à son entière disposition pendant la journée.
Il a fallu créer une nouvelle normalité dans ce rythme complètement chamboulé et organiser les journées comme je l’expliquais déjà dans l’article « J’ai testé le télétravail avec un enfant en bas âge »
Nous avons mis en place une routine avec un espace et un temps consacré au travail, à la sieste et aux activités en extérieur. Une routine dans laquelle le jeu restait prépondérant.
Je n’ai pas été à proprement parlé effrayée par le fait de devoir « faire l’école ». Contrairement à un parent d’enfant plus âgé, j’ai en effet la chance de ne pas avoir à gérer un programme scolaire lourd.
Ayant fait des études de sciences de l’éducation, j’avais bien conscience que le rôle éducatif du parent est différent de celui de l’enseignant. Je savais que mes exigences pour ma fille seraient différentes de celles d’un professeur vis à vis d’un élève. Mais je partais aussi du principe que sa réaction serait différente de celle qu’elle aurait eu en situation d’apprentissage à l’école avec sa maîtresse. J’ai donc essayé de garder cela en tête autant que possible pour éviter que les temps d’apprentissage ne soient synonymes de pression et deviennent pénibles pour elle et pour moi.
Les joies de l’adaptabilité
En toute chose, il y a un aspect positif.
Certains critiquent la structure même de l’enseignement scolaire, ses contraintes, son manque d’adaptabilité aux besoins des enfants et prônent un apprentissage plus libre et ouvert sur le monde.
L’école à la maison permet peut-être en effet un rythme plus souple pour l’enfant. Je trouve par exemple qu’à 2 ans et demi ou trois ans, se lever tôt pour être à l’école à 8 h et devoir patienter jusqu’à 18 h que maman sorte du travail est contraignant.
L’école à la maison nous a donc permis de nous adapter à son rythme naturel tout en respectant une routine.
J’ai appliqué ce même principe pour les apprentissages. Pas question de lui mettre une pression excessive. Les enfants doivent avoir un certain nombre d’acquis à la fin de la maternelle. Si une notion n’est pas acquise en première année, elle pourra encore l’être au cours du cycle.
J’ai donc utilisé les exercices envoyés par la maîtresse mais je n’ai pas hésité à les adapter ou à chercher d’autres activités en lien avec la même notion pour la faire travailler. Parfois, on a privilégié des jeux éducatifs ou des apprentissages détournés en la faisant compter les ingrédients dans une recette ou les cactus à rempoter.
Nous avons d’ailleurs eu la chance d’avoir une maîtresse qui a maintenu la relation éducative malgré la distance. Je sais que çà n’a malheureusement pas toujours été le cas pour beaucoup de parents dans mon entourage.
Mais soyons honnêtes, même avec toute l’organisation et la bonne volonté du monde, certains jours ont été difficiles. Quand son temps de concentration était réduit, quand elle ne voulait pas travailler ou ne voulait pas respecter certaines consignes.
Certains jours, il n’y a tout simplement pas eu « école » car le télétravail ne le permettait pas. Il a donc fallu accepter que rien n’était totalement figé dans cette nouvelle routine.
Au début du confinement, j’avais eu une conversation avec le monde des kilounis qui me rappelait la citation de Pauline Kergomard, « le jeu, c’est le travail de l’enfant, c’est son métier, c’est sa vie ». Dans ces moments-là j’ai souvent repensé à cette phrase.
Le manque de sociabilisation
Cependant, l’école ce n’est pas uniquement un programme à suivre. C’est aussi un lieu dans lequel, notre enfant se confronte au monde extérieur et apprend à vivre en société.
Quand on a un tout-petit qui vit sa toute première année de scolarité, ces liens sont d’autant plus importants.
Les habitudes avec la maîtresse, l’ATSEM, les « taties » de la garderie et les copains ont parfois cruellement manqué.
En tant qu’enfant unique, il n’y a pas d’autres petits avec qui jouer à la maison. Certains jours, même avec tous nos efforts pour jouer avec elle, la solitude a semblé bien lourde sur ses épaules.
Quelle école dans le « monde d’après » ?
A parti du 18 mai, les écoles vont progressivement accueillir les enfants. Beaucoup de villes en France ont fait le choix de maintenir les établissements fermés aux élèves jusqu’en septembre en espérant qu’une solution ait été trouvée d’ici là.
Dans les villes qui ont fait le choix de la réouverture, se pose un véritable dilemme pour les parents: renvoyer ou non son enfant ?
Certains vont devoir reprendre le travail et n’ont donc pas le choix. Pour ceux qui demeurent à la maison en télétravail ou pas, le problème est différent.
En discutant avec des amis, les avis sont tranchés. Il y a ceux pour qui le choix s’est fait rapidement. Pour eux, pas question d’exposer leur petit à un risque éventuel de contamination.
Il y a aussi ceux qui attendaient avec impatience de voir leur enfant reprendre un semblant de vie normale et retrouver un vrai cadre scolaire. Pour eux, pas question de manquer l’école une semaine de plus.
Et puis, il y a ceux, comme nous, qui pèsent le pour et le contre. Les tout-petits sont incapables de respecter les règles d’hygiène et de distanciation sociale. Faut-il pour autant prendre le risque de les maintenir éloignés quitte à prendre du retard sur les apprentissages et peut-être les voir développer des angoisses vis du monde extérieur ou des troubles liés au confinement et au manque de sociabilisation ?
J’écoute les préconisations des représentants de l’Etat, les projections des épidémiologistes, les analyses des pédopsychiatres. Je regarde les débats enflammés entre parents (la peur réveille de bien sombres aspects chez l’être humain…)
Tant d’incertitudes demeurent même pour les spécialistes.
Et pour vous, comment se passe l’école à la maison ?
Qu’est-ce qui vous a semblé le plus difficile à vivre pendant ces semaines de confinement ?
Comptez-vous renvoyer votre enfant à la crèche ou à l’école ?
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