4 épisodes
Figure phare du pop art, Andy Warhol (1928-1987) est l’un des artistes les plus influents du XXe siècle. Retour en quatre épisodes sur une vie étonnante et sur une œuvre controversée.
LA COMPAGNIE DES OEUVRES par Matthieu Garrigou-Lagrange
(Episode 2)
Avec Alain Cueff, historien de l’art, professeur à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, auteur de Warhol à son image (Flammarion), commissaire de l’exposition et auteur du catalogue Le grand monde d’Andy Warhol (Réunion des musées nationaux), traducteur et auteur de la préface du livre d’Andy Warhol Popisme (Flammarion)
Pour se protéger des sentiments des autres, Warhol se voulait être une machine : « I would prefer not to care, je préférerais ne pas me soucier ». Il prend la posture du voyeur, qui s’étend de son activité de publiciste à celle d’artiste et cinéaste.
S’il avait besoin d’être célèbre pour rencontrer un certain type d’humains, et s’il a construit pas à pas un personnage, il pensait cependant que la célébrité était « la chose la plus vulgaire du monde ».
Andy Warhol se libère au fur et à mesure des fioritures de l’expressionnisme abstrait, prenant conscience du changement des moyens de communication de la culture. La notion de produit est pour la première fois au centre de la culture américaine :
L’image des choses devient de plus en plus prégnante, constitue un environnement pour n’importe quel individu. C’est le moment aussi où l’identification de l’individu à l’ensemble des produits qu’il consomme devient plus pressante. Ce que l’on voit dans la bouteille de Coca-Cola, si l’on y prête attention, c’est une figure anthropomorphe : il y a constamment un jeu chez Warhol entre cette représentation de l’objet et cette représentation de la personne – Alain Cueff
C’est parfois difficile de faire le partage entre l’ironie, le cynisme et un simple réalisme chez Warhol : quand il dit « le véritable art, c’est celui des affaires », c’est encore une fois de la provocation – Alain Cueff