A la veille de la présentation et de la probable adoption (à moins d’un coup de théâtre de dernière minute), de la loi Avia à l’Assemblée Nationale, et ce malgré de compréhensibles oppositions dûment motivées, et des inquiétudes légitimes, voilà qui n’est pas sans sens :
sourceLe pire est qu’il faille assigner en justice une plateforme numérique pour l’obliger à faire son job, celui d’une indispensable modération, alors que chacun.e peut observer de bien trop nombreuses publications pourtant contraires à leurs propres Conditions Générales d’Utilisation. Il suffit d’ailleurs d’aller sous ce hashtag dédié sur ledit réseau pour voir à quel point cela est justifié… Toute la fachosphère, le compte Damoclès en tête, y tourne en roue libre, un peu trop certaine de sa totale impunité…
source« Contacté par l’AFP, Twitter n’était pas en mesure de réagir dans l’immédiat. »
Ici, on ne sait que trop bien pourquoi, cette inaction demeure, malgré toutes les alertes et les signalements… Peut-on cependant dire et laisser dire tout et n’importe quoi, menacer, harceler, injurier, appeler à la discrimination en raison de l’origine ethnique ou géographique, de l’appartenance religieuse, du sexe ou de l’orientation sexuelle ? Peut-on laisser librement se répandre des propos relevant de l’apologie du terrorisme, allant jusqu’ à des appels au meurtre ou au viol de membres de telle ou telle communauté, souvent les mêmes, objets d’ obsessions racistes, religieuses ou sexistes ? Doit-on sous le fallacieux prétexte de la liberté d’expression laisser libre court y compris au cyberharcèlement, au risque de passages à l’acte aux conséquences potentiellement fatales? Ce n’est pas mon avis et j’ai eu maintes fois l’occasion de le marteler ici : la liberté d’expression ne doit pas se résumer un peu trop médiocrement à celle de propager des discours de haine. A force de tolérer l’intolérable, on finit par se retrouver dans une société dont nous ne voulons pas.