Alors que je nous entendais chanter Let It Be à l’unisson ce soir, dans le cadre de l’un des (nombreux) moments magiques du spectacle de Paul McCartney, je n’ai pu m’empêcher de penser aux "excellents" Pierre Curzi, Luc Archambault et Pierre Falardeau qui ont chié dans le ventilo cette semaine mais qui, heureusement, ont vu leur caca leur revenir en pleine face. Messieurs, sachez qu’un sexagénaire de Liverpool a uni 200 000 Québécois par le seul pouvoir de sa musique ce soir. Que dites-vous de ça?
Nous nous sommes présentés sur les lieux vers 15h. Déjà, la confusion régnait. Aucune indication, aucun guide pour orienter les gens. On suivait la foule mais tout le monde s’interrogeait. Pas fort, 400e! À 17h, on ouvre les supposées 25 portes (où étaient-elles? Je n’ai vu que deux corridors d’entrée) pour faire entrer la foule par bloc de quelques milliers à la fois. Encore une fois, des ratés : c’est long, personne ne comprend pourquoi on ne peut accéder au site immédiatement. Ridicule. Enfin, on aboutit sur le site du spectacle vers 18h30. Les Plaines sont déjà remplies au trois quart. On est loin de la scène (comme en fait foi la photo) mais on est là.
The Stills et Pascale Picard se sont bien acquittés de leur tâche en première et seconde partie de programme. J’ai beaucoup aimé l’énergie et les chansons des Stills, que je ne connaissais que de nom. Pascale Picard, visiblement impressionnée par l’ampleur de la foule, était un peu maladroite dans ses interventions mais a livré ce qu’on attendait d’elle, au grand plaisir de nombreux fans présents.
Puis Macca est apparu sur scène à 21h30 et entama Jet, un succès de l’époque des Wings. Il enchaîna ensuite avec Drive My Car et là on a catché que c’est pas Beatlemania qui chantait mais bien l’original, le vrai. La vue de ce monstre sacré sur écran géant était presque surréaliste.
Il était très heureux de se montrer pour la toute première fois à Québec et on l’a cru tout de suite. En plus de nous remercier presque à genoux après chaque pièce, McCartney et sa gang ont joué pendant près de trois heures. Évidemment, le répertoire des Beatles fut fort bien représenté, notamment dans les 45 dernières minutes où McCartney nous a mitraillé de hit intemporels: la dite Let It Be, Back In The USSR, la magnifique Eleanor Rigby, Penny Lane, l’explosive Live and Let Die (photo), un superbe medley A Day In The Life / Give Peace A Chance en hommage à Lennon, Get Back, I Saw Her Standing There… Et la mythique Hey Jude et son "na-na-na-na" à répétition chanté par une foule en transe. J’avais les bras en l’air, je chantais à me fendre la gorge et je n’en revenais pas que j’étais là, au milieu de cette marée humaine en train de na-na-ner sur Hey Jude avec un membre clé du plus grand groupe pop de l’Histoire. Je souriais comme un imbécile.
Je n’ai pas grandi en écoutant les Beatles, je ne connais que les succès principaux du groupe. Je n’ai aussi jamais suivi McCartney solo. Mais cristi que je suis content d’avoir assisté à ce spectacle. Québec était belle comme jamais et il y avait une fébrilité à couper au couteau dans l’air. On avait tous l’impression de participer à un événement singulier, de ceux qu’on se rappelle durant toute une vie.
Merci Monsieur McCartney. Je ne sais pas encore si vos efforts ont valu votre cachet de 4 millions$, mais votre passage laissera de très jolies traces dans la mémoire collective de la ville de Québec.