D'où vient ton nom d'artiste ?
Mon surnom vient du gaélique 'Macha Magosia " qui signifie " sorcière des plaines ". Mon papa ayant des origines écossaises, c'est naturellement que je me suis tournée vers ce surnom. J'ai simplement changé le " C " de Macha en " S ", pour en faire un prénom.
Comment es-tu venu à l'art urbain et pourquoi le street art plutôt qu'un autre art ?
Je trouve ça essentiel que l'art soit accessible à tous.
Pour faire simple, je suis tombée dans le street art quand j'étais petite. Ma mère est une réelle passionnée, elle adore.
J'ai fait une licence d'histoire de l'art, et en L3 j'ai dû faire un stage. J'ai choisi de le faire dans une galerie de street art, et ça a été une révélation. Je trouve ça essentiel que l'art soit accessible à tous. Et c'est ce que j'adore dans le street art : pas uniquement accessible à une élite, il est fait pour tous et par tous.
Quel est ton rapport à la rue et à l'espace urbain ?
Mon rapport à la rue est plutôt simple. Je vois la ville comme une chasse au trésor géante, celui qui ouvre l'oeil étant le plus riche. J'adore pouvoir me dire que ce que j'ai posé là va peut-être changer le cours de la journée de celui qui va la trouver. Peut-être que cela va lui rappeler un souvenir, ou juste lui décrocher un sourire.
Peux-tu me parler de tes oeuvres en quelques mots ?
Mes oeuvres sont un rappel évident de la nature. J'ai grandi dans un petit village de Haute-Savoie, perdue dans les montagnes. Je suis une fille du grand air, et il me semble indispensable de mettre en avant ce qu'il manque dans nos villes : de la verdure. Même si, heureusement, des groupes de citoyens se forment afin de planter des graines, ce qui me permet en plus de pouvoir utiliser leurs fleurs.
J'aime me dire que par un moyen ou un autre, la nature reprend toujours le dessus. Et ici, c'est peut-être à coups de bombes et de pochoirs, mais elle finit par être plus présente que le béton.
Quelles sont tes sources d'inspiration ?
Je puise l'inspiration bien sûr dans les fleurs de montagnes que je trouve chez moi, mais plus récemment, grâce à mes supers copains qui partent en vacances et m'envoient des photos de toutes les jolies plantes qu'ils trouvent. J'adore les plantes du Sud, leur forme.
Tout est déjà dans la nature, je n'invente rien ! Mes " oeuvres " (même si je préfère le terme gribouillis urbains) sont vraiment pensées pour mettre en valeurs quelque chose d'existant, ou simplement pour contraster avec l'omniprésence du béton.
Quel message veux-tu faire passer à travers tes créations ?
Le message au coeur de mes oeuvres est vraiment celui de renouer avec la nature, celle qui nous entoure, ou celle présente au fond de nous. Je veux montrer que l'art est partout, surtout dans l'oeil de celui qui le voit. Car c'est eux qui donnent du sens à mon travail. L'art doit rester quelque chose d'accessible, et non pas réservé aux élites.
Je pense sincèrement qu'avec le street art on peut éduquer toute une génération et lutter contre les inégalités sociales. Le fait que mes dessins soient enfantins me permet de toucher aussi la plus jeune génération, de leur ouvrir la voie, mais aussi de rappeler l'enfant qui sommeille en chacun de nous !
Quelles techniques utilises-tu dans tes créations ?
Les techniques utilisées sont principalement celles du pochoir et du collage pour la rue, avec des contours au Posca/marqueur.
Pour mes dessins, l'encre de chine reste ma favorite.
Masha Magosia en images
Voici un aperçu des œuvres réalisées par Masha Magosia. Pour la suivre n'hésitez pas à vous abonner à son compte Instagram. Parmi ces souvenirs, vous pourrez voir des collabs avec les street artistes Mylla, Littlelilou ou Barclay.
Quelle serait ta conclusion musicale pour cette interview ?
Jungle de Tash Sultana correspond plutôt à mon travail. Je l'écoute en boucle lors de mon processus de création !