Finalement, la presse française s'est mise à écrire sur la possibilité d'une fuite du coronavirus d'un laboratoire chinois. Pendant longtemps, elle nous a dit que cela ressortissait à la théorie du complot.
L'hypothèse semble d'autant plus sérieuse que, contrairement au passé, le gouvernement chinois paraît fermement décidé à ne pas rechercher les causes de l'épidémie. Ce qui laisse penser qu'il les connaît.
L'attitude de la presse française est surprenante. Et peut-être aussi celle des milieux médicaux. Car, la première fois que j'ai entendu évoquer cette hypothèse, c'était bien avant le confinement, dans un laboratoire de recherche, et par un de nos meilleurs chercheurs. Ensuite, un autre médecin m'a expliqué que les laboratoires étaient des endroits propices aux mutations. Ce qui est évident. (En outre, les Soviétiques ont envisagé d'utiliser le virus de Marburg, un parent d'Ebola, comme arme de guerre. Des chercheurs auraient été contaminés.) Peu de temps après, j'ai trouvé un article sur le sujet sur le site de Mediapart, dont l'argumentation correspond à ce qui est dit aujourd'hui. Curieusement, il a disparu.
Il reste un aspect mystérieux de l'affaire. Pourquoi a-t-on parlé de VIH ? Immédiatement, la rumeur a été contrée, en expliquant que c'était une illusion statistique. Mais ce contre-argument était-il sérieux, ou visait-il à nous rassurer ? Il se trouve que le hasard de mes missions m'a fait rencontrer, il y a quelques années, un laboratoire qui travaillait sur le virus du sida. On l'utilise, comme les nanoparticules, pour ses capacités à traverser le système immunitaire. Si on lui retire ce qui le rend pathogène, il peut permettre un traitement ciblé. (On peut aussi chercher à modifier la génétique humaine, avec des effets transmissibles.)
Et si la presse envisageait de "parler vrai" ?