Le dix-septième épisode de ma série sur la « créativité en temps de crise » s'arrêtera aujourd'hui sur une belle initiative du groupe britannique RBS, qui propose aux enfants de profiter de cette période d'enseignement à domicile généralisée pour apprendre quelques notions élémentaires sur l'argent et les finances personnelles.
Alors que, au Royaume-Uni, les écoles resteront en principe fermées jusqu'au début du mois de juin et même si les cours à distance sont désormais entrés dans les habitudes, les parents peinent à occuper intelligemment leur progéniture à longueur de journée. Pour RBS et ses trois marques (NatWest, RBS et Ulster Bank, qui déclinent chacune le concept), voilà donc une occasion idéale de répondre à une demande ancienne et fréquente d'introduire l'éducation financière dans les cursus existants.
MoneySense Mondays s'inscrit ainsi dans un format conforme aux standards d'une classe en ligne, sur Facebook, tout en abordant une matière qui ajoutera un peu de variété aux emplois du temps. Chaque session hebdomadaire, découpée en deux parties d'une demie-heure chacune, l'une s'adressant aux petits de 5 à 8 ans et l'autre aux 8-12 ans, est animée conjointement par un collaborateur de la banque et un enseignant.
Le programme, diffusé en « live » tous les lundis matin jusqu'à la réouverture des écoles, se veut largement interactif, à travers l'outil de tchat du réseau social : après une présentation du sujet du jour (les pièces et les billets, l'épargne, les moyens de paiement…), vient une séquence d'activités pratiques, généralement ludiques, qui se conclut ensuite par un moment réservé aux questions des participants.
La première émission a attiré plus de 30 000 visiteurs (en cumulant les scores des trois établissements), ce que, malgré une baisse sensible pour la deuxième, nous pouvons qualifier de succès, au vu des conditions difficiles dans lesquelles les MoneySense Mondays sont mis en place. Rien d'étonnant à cela car l'éducation financière des enfants constitue un vrai problème dans le monde contemporain, entre des parents qui ne savent guère comment l'appréhender et l'absence d'alternative sérieuse.
Le positionnement de RBS sur cette thématique n'est pas dû au hasard, puisque le nouveau dispositif s'appuie sur un autre – MoneySense – plus ancien (il est né il y a un quart de siècle), qui offre un vaste catalogue de ressources pédagogiques à tous les jeunes de 5 à 18 ans, et à tous ceux qui veulent les aider à comprendre les arcanes de l'argent. Sa déclinaison en véritables cours en ligne constitue une extension aussi logique qu'utile, qui mériterait probablement d'être maintenue après la crise actuelle.
En revanche, je regrette que les circonstances spécifiques du confinement n'ait pas inspiré une réflexion approfondie sur le contenu du programme. Je pense notamment à ses impacts sur les comportements de consommation – moins de tentations en boutique, plus d'achats sur le web… –, qui procurent des opportunités de focaliser l'attention sur des aspects concrets – tels que l'épargne –, en accompagnant la théorie d'une mise en pratique immédiate qui semble manquer dans le format proposé.